USAP : Une négociation intense... Une sortie de crise possible ???
Vous avez sans doute pu lire dans la presse le compte-rendu de mon rendez-vous d'hier - mardi 22 novembre - avec quatre des cinq actionnaires majoritaires de l'USAP.
Mais je vous donne là quelques détails supplémentaires.
C'est donc dans l'après-midi du 22 novembre que j'ai reçu, à l'Hôtel du Département, MM. Athaner, Vaills, Sobraquès et Maquéda afin d'aller vers une accalmie de la situation. Il est clair que personne ne veut " vendre " l'USAP et que les quatre hommes n'ont pas d'alternatives en ce qui concerne le Président, dont ils ne critiquent absolument pas la gestion actuelle, ou le projet " USAP " dans son ensemble. Ils se positionnent essentiellement en tant que " gardiens du temple ".
J'ai convaincu tous mes interlocuteurs de ne pas attendre la fin de la saison pour régler ce conflit, ce qui serait catastrophique puisque cela entraînerait immanquablement une descente des tensions dans les vestiaires. Ils souhaitent, et c'est leur Droit juridique, avoir accès au " Droit préférentiel de souscription " si le capital s'ouvrait à l'augmentation. Il faut savoir que ceux qui détiennent déjà des actions sont prioritaires au prorata des actions qu'ils détiennent, c'est le Droit Français !
Nous nous sommes également mis d'accord sur le fait qu'il était très important de " mettre le mouchoir " sur les problèmes relationnels et humains qui peuvent exister entre eux et le Président. Ce n'est jamais bon qu'un conflit en affaires soit parasité par de l'affectif.
Je considère donc que les choses ont avancé lors de cette entrevue. MM. Athaner, Vaills, Sobraquès et Maquéda veulent connaître avec précision le projet à trois ans de M. Dagrenat et ce dernier, que j'ai eu ce matin même - mercredi 23 novembre - au téléphone m'a certifié qu'il répondrait, très certainement avant la fin de la semaine, sur ce point. Pour lui, il s'agirait donc de représenter le projet. Soit.
Je poursuis donc mon " travail " de négociateur puisque je reçois les anciens joueurs de l'USAP concernés par l'augmentation du capital, dont M. Imbernon, cet après-midi à 15H00, toujours dans mon bureau du Conseil Général. Il me semble juste de leur donner également la parole et, bien évidemment, je vous tiendrai au courant une fois que ce rendez-vous aura eu lieu.
Je reprends donc où je m'étais arrêté l'autre soir.
A 15H00, j'ai reçu, toujours dans mon bureau, six des anciens joueurs de l'USAP (Imbernon, Astoure, Sanac, David, Goze et Foussat) et j'ai mesuré à quel point je rencontrais les " super gardiens du temple ", les " historiques " de l'USAP. Bien entendu, ce titre qui revient à ces personnalités semblerait être en opposition aux paroles " des quatre ". Dorénavant, pour que tout le monde puisse bien suivre il y aura :
- La bande des quatre (cinq, mais le cinquième n'est pas là) se disant les gardiens du temple
- La bande des six ou les super gardiens du temple.
Il est ressorti de cette réunion que la bande des six ne veulent pas voir le Club vendu à des financiers ou des extérieurs qui ne sont pas dans la logique de notre identité catalane. Ils ne veulent pas non plus que des groupes de quatre ou cinq puissent se déclarer propriétaires de l'USAP (ce qui est le cas avec MM. Athaner, Vaills, Sobraquès et Maquéda). Ils ont formulé le souhait de le dire rapidement à la bande des quatre. Les super gardiens du temple m'ont fait part de leur inquiétude sur la situation du Club puisqu'ils considèrent " qu'on est proche de l'explosion ". Leur satisfaction aujourd'hui est d'être appelé et d'être intégrés à la structure USAP, eux aussi voulant faire parti du " long terme " de l'organisme structurel. J'ai donc pris en compte la donnée suivante (comme toutes celles qu'il m'a été donné d'entendre depuis quatre jours) : les super gardiens du temple sont pour une dilution du capital car on ne peut pas Le laisser entre les mains de cinq actionnaires majoritaires.
Par ailleurs, ils m'ont rappelé l'histoire récente, en 2000, où lors d'une précédente crise, ils avaient évité de justesse une catastrophe puisqu'il était question de vendre l'USAP pour 300.000 francs !!!!
A 17H30, je pars pour l'USAP où j'ai rendez-vous avec le Président Dagrenat afin de faire le point sur l'ensemble de la situation et des propositions avancées.
A 19H00, je prends la décision de faire venir à nouveau la bande des quatre, gardiens du temple, au Conseil Général. Pendant toutes ces entrevues, Robert Garrabé et Louis Caseilles étaient à mes côtés, et je les remercie ici de leur implication avec moi dans cette affaire.
Entre-temps, en guise de repas de soir, je mange une pomme, histoire de ne pas tomber dedans !!
A 20H30, je rappelle les super gardiens du temple pour qu'ils rencontrent les gardiens du temple. Nous sortons de la réunion à minuit et demi et les choses ont avancées. Vraiment avancées...
La bande des quatre, que je reçois tout d'abord seuls, me disent qu'ils préparent, finalement, un projet alternatif. Je les remet gentiment sur le droit chemin : on ne gère pas l'USAP - entreprise certes, mais faites de sportifs, comme on gère une entreprise de graviers ou de peinture ! Je leur fait prendre conscience qu'ils sont bel et bien assis sur un volcan qui gronde et s'il explose, ils exploseront avec ! Lorsque les super gardiens arrivent (je fais donc les présentations entre les gardiens du temple et les Super gardiens du temple), ils proposent d'élargir encore plus le capital pour qu'il y ait dilution de la part de chacun. " Il ne peut pas y avoir de propriétaires à l'USAP, c'est le club de tous les catalans " dit l'un de la bande des six. Après plusieurs minutes de discussion, de médiation, les quatre conviennent que onze et plus peuvent rentrer dans le capital et que ce ne serait plus le groupe des cinq qui détiendrait la majorité. Rien de formel dans cette acceptation, mais l'orientation est bel et bien prise. Ma méthode de travail consiste en prise de notes, avec les mots clés qui sont prononcés et de les faire valider par tous.
Je n'ai de cesse de rappeler à tous les protagonistes que le temps presse, qu'il y a une date butoir (je pourrais dire fatidique) et qu'il n'est pas question " de prendre son temps " comme certains d'entre eux ont pu me le suggérer. Il FAUT trouver une solution avant mardi 29 novembre 18H00.
Une anecdote : pour éviter les termes déplacés ou les petites mesquineries de personne à personne, j'ai proposé une règle du jeu que tous ont accepté : les choses dites autour de la table de médiation doivent être prononçables au micro devant le stade rempli. Je peux vous dire que ça a évité quelques dérapages de paroles.
Nous nous sommes donc tous mis d'accord pour nous revoir, toujours au Conseil Général, lundi 28 novembre, à 21H00. La bande des quatre a demandé le temps du week-end pour réfléchir. Je n'y vois bien entendu aucun inconvénient. Lundi soir, nous mettrons sur papier, si tout le monde en convient encore, les termes du Protocole d'Accord qui est en train d'apparaître sur la ligne d'horizon.
Marcel Dagrenat, que j'ai eu ce matin, jeudi 24 novembre, semble prêt à accepter la dilution de l'actionnariat et donc de diriger le Club avec plus de monde que prévu, ce qui rend de plus en plus difficile sa fonction. Il est aussi tout à fait réceptif lorsque je lui dis que nous n'avons pas le temps et qu'il faut arriver au terme de cette crise le plus rapidement possible.
Tiens, je compte le nombre d'heures de négociation depuis lundi après-midi : 24H30 en quatre jours. Un bon marathon de la médiation... Entre le Congrès du PS au Mans et la crise " USAP ", je suis en train de devenir un spécialiste de la Synthèse !!! (C'est donc la Saint Thèse ces temps-ci !!)
A l'heure où j'écris ces lignes, je n'ai pas encore rencontré les 14 Président de Penya de l'USAP. Ils viennent tous au Conseil Général à 18H30 aujourd'hui, 24 novembre.
Mon boulot de médiateur prendra fin, quoiqu'il arrive, mardi prochain à 18 heures moins une minute. Vous savez, pendant tous ces rendez-vous avec les uns et les autres, je pense aux 10 000 supporters, aux téléspectateurs, aux auditeurs de la radio, aux lecteurs des quotidiens parce que je me dis que c'est pour eux qu'il faut faire tout ça. On ne casse pas un rêve, une passion. J'essaie d'éclairer la route de tous les protagonistes de cette histoire, de montrer comment telle ou telle décision pourrait arriver à telle ou telle conséquence et je ne prends jamais partie. J'apprends beaucoup depuis quatre jours, c'est très instructif et très gratifiant comme tache, c'est vrai, et je serai heureux si la crise se traverse sans dégâts majeurs pour ce Club que nous aimons tous tant.
Bon, je suis un homme politique, ce n'est un scoop pour personne et je trouve juste dommage que le Maire de Perpignan n'ait pas répondu favorablement à ma proposition de traiter cette crise ensemble. J'ai pris des initiatives, c'est vrai, mais c'est pour aller de l'avant, comme le fait l'USAP en Championnat.
Voilà, je mets ce texte en ligne et je file à mon rendez-vous avec les Présidents de Penya. Je vous tiens, bien évidemment au courant de la suite des événements.
Bonne soirée à toutes et à tous.
Nota Bene : voici le texte du relevé de décisions de la nuit du 23 novembre 2005 à 22H00.
Présents :
MM. Sobraques, Maquéda, Athaner, Vaills
MM. Imbernon, Astoure, Sanac, Goze, David, Foussat
MM. Bourquin, Caseilles
La rencontre d'hier soir mercredi 23 novembre jusque tard dans la nuit, nous a permis d'envisager de travailler à deux orientations constructives dans l'actuelle crise de l'USAP.
1) Nous nous orientons vers une dilution de l'actionnariat pour éviter toute prédominance locale ou extérieure qui n'irait pas dans le sens de décisions reflétant la volonté populaire. En fait, quelques actionnaires ne pourraient plus s'additionner pour déstabiliser l'USAP. Pour autant cet élargissement de l'actionnariat par dilution serait une garantie qui viendrait grossir les rangs des " gardiens du temple " au conseil d'administration.
Les noms des personnes utiles à cet objectif seront avancés par la suite.
2) La date " fatidique " de convocation du conseil d'administration du mardi 29 novembre à 18 heures est conservée comme ultime délai d'aboutissement de la mise au point d'un protocole entre les parties concernées.
La date du lundi 28 novembre à 21 heures est retenue pour mettre au point ce protocole (d'ici là, les parties feront connaître leur proposition concrète de protocole dans l'esprit des discussions. Le week-end étant laissé volontairement comme temps de réflexion et de travail pour cela).
Par ailleurs, le protocole précisera les délais de mise au point des modalités définitives.
Ces éléments étant un relevé de décisions prises. Elles ont été évoquées oralement par le médiateur sur le coup de 0H30.
Ceci est écrit pour être une référence de départ à l'apaisement de la crise.
Perpignan, le 24 novembre 2005, 16H00.
Christian Bourquin, médiateur.
Destinataires :
MM. Sobraques, Maquéda, Athaner, Vaills
MM. Imbernon, Astoure, Sanac, Goze, David, Foussat
MM. Bourquin, Caseilles