Une première pour un catalan !
Je ne vais pas le cacher : je suis très heureux et très honoré de faire partie, depuis le 26 novembre dernier, du Bureau National du Parti Socialiste. J'en suis d'autant plus fier qu'il s'agit là d'une première pour un élu catalan. Je fais donc désormais partie - pour trois ans, jusqu'au prochain congrès - des 54 membres de ce que l'on appelle entre nous le " BN ". C'est donc le gouvernement du PS. Ce dernier assure l'administration et la direction du parti dans le cadre des attributions que lui délègue le conseil national du même parti. Nous nous réunissons tous les mardi à Paris, au siège du PS, rue Solférino, pour des séances de travail. C'est très instructif et j'ai le sentiment d'apprendre à nouveau, de progresser, ce qui est toujours une bonne chose pour ne pas se scléroser dans son travail, même lorsque celui-ci est une passion.
Je vous tiendrai au courant régulièrement de ce que je vis là-bas parce que, si j'ai maintenant " un pied à Paris ", c'est aussi pour faire le lien avec les citoyennes et les citoyens qui m'ont porté aux responsabilités locales.
Le projet architectural du mémorial de Rivesaltes
Jeudi 1er décembre dernier, en compagnie de Jean-Jacques Lopez et Denis Peschanski, j'ai présenté le projet architectural, retenu par le Jury, pour le futur Mémorial de Rivesaltes. Cette présentation a eu lieu en présence des membres du comité de pilotage, de la commission pédagogique et de la commission historique qui rassemble les représentants des communautés concernées par l'internement au Camp de Rivesaltes. Vous le savez, l'enjeu du projet est d'être un espace référent, un réceptacle de l'Histoire, de portée nationale, européenne et internationale, en bénéficiant de l'authenticité préservée des vestiges du camp. Ce Mémorial sera entièrement dédié à l'internement dans les camps en France et aux oeuvres de secours de 1938 à nos jours. Chaque communauté - juive, harki, tzigane et celle des républicains espagnols - y sera représentée, mais notre ambition est de permettre aux futurs visiteurs de réfléchir sur la condition humaine, de ne pas avoir un regard, un discours ou quoi que ce soit d'autre qui ait pour fondement le communautarisme. La souffrance humaine, nous en convenons tous, va bien au-delà.
Le Conseil Général, maître d'ouvrage, avait lancé un concours international. 46 équipes avaient répondu. Cinq équipes de maîtrise d'oeuvre sont restées en lice pour la construction du mémorial du Camp de Rivesaltes, dont la livraison est prévue à l'horizon 2008. Les cinq architectes admis à concourir étaient : Mauro Galantino, Rudy Ricciotti, Jean Chabanne, Dominique Perrault et Edouard François.
Le vainqueur du concours, vous avez du le lire dans la presse est Rudy Ricciotti, homme cinquantenaire d'origine italienne et gitane, né à Alger. Qui d'autre que lui pouvait comprendre et surtout, donner corps à ce projet ? Je tiens tout de même à préciser que le choix du projet s'est fait de façon anonyme, le Jury ne connaissant des cinq projets que les croquis et panneaux présentés. Mais sans doute Ricciotti portait-il en lui, déjà, les fondements de la beauté, de la simplicité et de l'émotion qui se dégage de sa proposition, retenue à l'unanimité.
La seule qui me chagrine un tant soit peu, c'est la façon dont la presse locale a relaté quelques propos écrits par cet architecte, de renommée mondiale, et qu'ils ont baptisés : " dérapages d'architecte ". Mais dans quel monde vivons-nous où des journalistes se permettent de mettre en balance un projet d'excellence, d'hymne à la Paix, à la Mémoire, un projet qui traite de la douleur humaine dans ce qu'elle a eu de plus atroce (internement - déportation - mort) avec deux phrases, extraites de leur contexte, qui n'ont d'autre intérêt que d'étayer un propos qui est à l'encontre même de ce que les journalistes semblent dénoncer. Je n'en dirai pas d'avantage parce que, franchement, cela ne le mérite pas, mais cela ne m'empêche pas d'être consterné par tant d'inculture et d'irrespect.
Exposition " Barroc, les Guerra... "
Inaugurée le 16 novembre dernier, il s'agit-là de la Grande Exposition 2005/2006, organisée par le Conseil Général et visible au Palais des Rois de Majorque. Elle donne à voir 120 tableaux provenant de toutes les communes du Pays Catalan. 97 d'entre eux seront accrochés et les 23 autres pourront être admirés en train d'être restaurés par les agents du Centre de Restauration et de Conservation des oeuvres d'Art. Cet atelier de restauration " décentralisé " se trouve dans la chambre primitive du roi, au 1er étage du Palais, et si vous venez du lundi au vendredi de 14H00 à 17H00 vous serez en mesure de percer tous les secrets d'une restauration de tableau. C'est un travail long, minutieux, qui demande patience et concentration et je suis, à chaque fois, en admiration devant ces mains qui, du bout du pinceau, redonnent clarté et décence à des tableaux sublimes. Sur 600 m2 d'exposition, incluant également 3 " mini-expositions ", une salle multimédias pour " passer à la loupe " la totalité des tableaux présentés. Mon conseiller culturel, Jean Reynal, et son équipe ont fait là un travail remarquable et pour tous ceux qui voudront emmener l'exposition chez eux, lle catalogue " Barroc, les Guerra et la peinture catalane aux XVIIème et XVIIIème siècles " sera disponible dès le début du mois de décembre 2005 aux Editions Trabucaïre.
Notre mémoire, notre devoir !
En ce mois de novembre, le 11 est un rendez-vous important. Chaque année j'assiste à la cérémonie de l'anniversaire de l'Armistice 1918, un moment d'hommage aux " poilus ". Avant cette période noire, il y eut les paillettes d'un siècle nouveau : les expositions universelles, le progrès de la fée électricité, la folie des ginguettes du bord de la seine remplies de belles parisiennes. Sans oublier l'art nouveau, les premiers meetings aériens. C'était la paix.
Ils avaient 17, 25, 30 ans et parfois 40 ans : notables, paysans, ouvriers, ils sont partis " la fleur au fusil ". Sur huit millions de mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal. Plus de quatre millions d'hommes furent blessés gravement - rappelez vous " les gueules cassées ". Cinquante mois d'horreur, de sang, d'odeur de pourriture, de cadavres dans les tranchées. C'est à eux que nous pensons, à ses fils de la France " morts pour la Patrie ". Ils ont remplis leurs devoirs pour une France libre, pour éviter une nouvelle moisson meurtrière, comme celle de 14.
Nous avons tous eu un parent qui a fait cette guerre, nous avons tous lu une lettre qui décrivait leur angoisse pour la famille, l'éloignement et la douleur d'avoir perdu un compagnon de guerre. Ne les oublions pas ! A travers cette cérémonie que je ne raterai pour rien au monde, j'aimerai que les parents, les enfants se sentent citoyens, toujours plus. On leur doit bien ça.
Petit tour non exhaustif de mon agenda.
Lundi 5 décembre :
Je suis à l'Hôtel de Région toute la matinée pour une réunion du groupe majoritaire au cours de laquelle nous allons travailler au Budget Primitif 2006. Puis, pour ne pas changer de sujet, enfin, pas complètement, je reviens au Conseil Général afin de présider la session plénière où aura lieu le Débat d'Orientation Budgétaire. J'enchaînerai ensuite sur une réunion de travail avec mes collaborateurs puis une autre réunion de travail : celle avec les élus de la majorité de l'Assemblée Départementale.
Mardi 6 décembre :
Journée à Paris pour le Bureau National du Parti Socialiste. Une réunion de travail hebdomadaire afin de parler de l'actualité et prendre les bonnes directions pour notre pays.
Mercredi 7 décembre :
Je passerai probablement la journée à Barcelone - j'attends encore la confirmation - en compagnie du 1er Vice-Président du Conseil Général, Marcel Mateu, afin de rencontrer Pascual Maragall, Président de la Généralitat et Juan Clos, Maire de Barcelone. Je crois infiniment aux bonnes relations avec nos cousins et amis de la Catalogne du Sud. Et comme toutes les relations, il est bon de les entretenir.
Jeudi 8 décembre :
Je prends le petit-déjeuner avec le Préfet des Pyrénées-Orientales afin, là encore, de maintenir de bonnes relations de dialogue avec le représentant de l'Etat. J'inaugure ensuite l'antenne " Mission Local Jeunes " de Millas puis je rencontre le Maire de Corbère. Retour au Conseil Général, quai Sadi Carnot, pour travailler sur des dossiers en cours et ensuite je file au collège de La Garrigole pour une conférence de presse à propos des barques catalanes. Le soir, à partir de 18H00, je préside le Débat d'Orientation Budgétaire au Parc Naturel Régional.
Vendredi 9 décembre :
10H30, je participe au comité de suivi du Col de la Dona. Le suivi de ce dossier, auquel j'ai attaché, vous le savez, une attention toute particulière, est important à mes yeux. A 14H30, je pars sur le site du Camp de Rivesaltes afin de saluer la délégation espagnole qui vient sur le lieu. Plusieurs réunions dans l'après-midi, puis l'inauguration du marché de Noël à Collioure, en compagnie de mon ami conseiller général, Michel Moly. Je me rends ensuite au cinéma Le Méga Castillet, à l'entrée de Perpignan, pour fêter le centenaire du Parti Socialiste et la Loi sur la Laïcité. Le film sur Jean Jaurès, avec Philippe Torreton, récemment diffusé sur France 2, sera visible ce soir-là sur écran de cinéma.
Samedi 10 décembre :
J'inaugure le nouveau siège du district de Football des Pyrénées-Orientales puis je vais à la rencontre des militants de St Paul de Fenouillet. A 15H00, c'est le Noël de l'Office Départemental HLM, ce qui est toujours un moment sympathique à partager avec tous ces enfants émerveillés devant leurs cadeaux. A 16H30, une manifestation avec les commerçants dans le quartier St Jacques puis le Noël de l'amical des pompiers de Millas.
Dimanche 11 décembre :
C'est le grand jour de la Fête de l'huile d'olive nouvelle à Millas. Je prononcerai un discours et je ne manquerai pas, vous vous en doutez, de vanter les mérites et les bienfaits de cet or jaune que nous aimons tant et dont nous sommes si fiers.
C'est également dans la matinée que je me rendrai au Palais des Rois de Majorque afin d'y saluer l'Ambassadeur d'Israël et de remettre, en sa compagnie, les Prix Zakhor pour la Mémoire.