Dominique de Villepin à TF1.
Dimanche 12 mars, le Premier Ministre était invité au journal de 20 heures sur TF1 pour s'exprimer au sujet du contrat CPE.
J'en ai déjà parlé la semaine dernière : le CPE, c'est bien l'installation de la précarité dans le monde du travail pour les jeunes. L'objectif de l'UMP est clair : faire passer la pilule aux jeunes et ensuite généraliser ce mode de fonctionnement à tout le monde du travail !!
On voit bien que dans ce conflit se joue le refus de voir s'installer la précarité. Mais bon, de Villepin ne peut pas le dire aussi clairement, vous comprenez bien pourquoi !! Que pouvait donc dire le Premier Ministre durant cette intervention télévisée ?
J'ai été très surpris de constater que sa seule proposition pour tenter de calmer le jeu était d'augmenter les indemnités chômage pour celles et ceux qui, malheureusement, se ferait virer par leur patron. Splendide ! Cela montre bien son état d'esprit : il pense chômage et non stabilité dans un emploi durable, ce que veulent les jeunes (et les moins jeunes d'ailleurs !). Qui demande à être assuré de bonnes indemnités chômage quand il recherche de l'emploi ??? M. de Villepin ne serait-il au fond pas vraiment convaincu de l'efficacité de son contrat CPE pour résoudre le problème de l'accès à l'emploi pour les jeunes ?
Quand à ceux qui pensaient naïvement qu'il allait annoncer le retrait de la loi CPE, ils en sont restés pour leurs frais.
Je crois qu'il va falloir des affrontements, à minima pendant quelques semaines, jusqu'à Pâques, pour que la Droite réagisse. Elle est engagée dans la voie du maintien de cette loi et elle ira sans doute jusqu'au bout du rapport de force. A moins que d'ici là le Conseil Constitutionnel annule la loi (cf mon blog du 15 mars), ce qui reviendrait à reconnaître que la rue, le peuple et le Conseil Constitutionnel auraient eu raison du CPE, de de Villepin et de la Droite.
L'homosexualité selon Paul Blanc, Jacques Blanc, Arlette Franco et Daniel Mach...
Mercredi 15 mars, j'ai publié dans mon blog un texte sur l'homosexualité et le Député Vanneste. J'y reviens encore aujourd'hui parce que j'avais omis de vous faire part de la liste édifiante dont j'ai eu connaissance à ce sujet.
Est-ce que les Députés de notre Département et plus généralement les élus UMP de la Région avaient saisi le Ministre de la Justice et Garde des Sceaux afin que l'Etat dépose plainte contre M. Vanneste pour les propos homophobes - scandaleux - qu'il avait tenu à maintes reprises en 2004 et 2005 ?? NON, rien n'a jamais été engagé dans ce sens.
Je rappellerai qu'Arlette Franco, ainsi que d'autres élus que vous retrouverez dans la liste ci-dessous, fait partie d'une Entente Parlementaire pour " la défense du droit fondamental de l'enfant d'être accueilli et de s'épanouir dans une famille composée d'un père et d'une mère ".
Liste des signataires de cette Entente Parlementaire pour la Région Languedoc-Roussillon :
Jacques Blanc, Paul Blanc, Paul-Henri Cugnenc (Hérault), Arlette Franco, Daniel Mach, Etienne Mourrut (Gard), Francis Saint Léger (Lozère).
Dois-je continuer ma démonstration ??
La Commedia dell'arte selon Berlusconi.
Eh bien, il s'en est passé des choses dimanche dernier (le 12 mars). De Villepin nous fait son cinéma sur TF1 et Silvio Berlusconi a fait une sortie théâtrale lors d'une interview télévisée, soit disant parce que la journaliste ne lui parlait pas correctement.
Que ne ferait-il pas pour prouver qu'il n'est pas si lié aux médias italiens, comme tout le monde le sait !!
Silvio Berlusconi se retrouve à la traîne dans les sondages derrière le candidat de la coalition de Gauche, Romano Prodi, avec 4% de retard. 4%, c'est à la fois peu et beaucoup. Les élections ont lieu dans moins d'un mois (le 9 avril exactement) et ça commence à chauffer pour le chef du gouvernement actuel qui n'a de cesse de multiplier les tactiques pour occuper un espace qu'il sent se réduire un peu plus chaque jour.
Il y a quelques semaines, c'était Berlusconi dans tous ses états (il était de tous les shows télé, de tous les débats).
Et maintenant, c'est Berlusconi se fâche avec les médias qui lui manquent de respect. Il cherche bien à prouver par là qu'il n'a pas tant que cela la main mise sur ces dits médias. Mais qui peut être dupe de cette grossière action ?
Mardi 14 mars, à 21 heures, sur la Rai Uno a eu lieu le premier débat télévisé entre les deux opposants : Prodi et Berlusconi. Je peux vous dire que Romano Prodi était malicieux tout en faisant preuve d'une grande sérénité. Berlusconi quant à lui apparaissait la plupart du temps un peu sur la défensive (ce qui est logique vue sa position en ce moment en Italie), et il a même été rappelé à l'ordre plusieurs fois par l'animateur parce qu'il ne respectait pas le temps imparti. Ils ont beaucoup débattu sur le thème de l'économie. J'ai lu dans la presse que 16 millions de téléspectateurs avaient suivi ce débat jusqu'à la fin, ce qui est vraiment un score formidable, preuve que les italiens se sentent véritablement concernés par les échéances électorales prochaines. Prodi et Berlusconi se retrouveront pour un nouveau débat en plateau télé le 3 avril prochain à moins de 6 jours des élections !!! Tout le monde s'accorde à dire que Berlusconi a loupé sa conclusion et il le dit lui-même dans les médias.
Je me souviens en 1974, lorsqu'un certain Maurice Clavel (ou Revel, je ne me souviens plus très bien, je vérifierai), homme de Gauche affiché avait quitté le plateau d'une émission de télévision (à l'époque tout était en direct, c'était tellement plus intéressant !) en faisant un véritable scandale à l'encontre du Pouvoir en place, à l'époque Giscard d'Estaing.
Pour revenir à l'Italie, je suis de près les prochaines élections parce que si ce pays bascule à Gauche, bien des choses changeront, en interne, mais aussi en ce qui concerne les relations européennes... Et je ne peux que le souhaiter.
La compète au PS.
Revenons à la France, et plus particulièrement à la compétition qui s'installe en interne au Parti Socialiste quant à l'investiture pour les prochaines présidentielles.
On sent bien que les prétendants actuels aux élections présidentielles cherchent le terrain sur lequel ils peuvent faire la différence. Parmi les quatre potentiels candidats se trouvent :
Lionel Jospin. Son truc à lui, c'est d'aller vendre son livre en librairie et par là même de faire un tour de France. L'idée peut paraître sympathique, mais depuis quatre mois, le voilà enfermé dans toutes ces librairies, à ne pas sortir de son pré carré à l'horizon limité.
Vous savez, je ne suis pas près d'oublier (et à mon avis je ne suis pas le seul électeur de gauche dans ce cas-là) qu'il nous a abandonné au beau milieu du guet au soir du 21 avril 2002, soir du premier tour raté des dernières élections présidentielles. Ce n'est pas d'avoir perdu le problème parce que cela arrive à tout élu en démocratie, mais bel et bien de nous avoir lâchés à un moment où nous avions besoin du chef.
Dominique Strauss-Kahn. Il était sûrement chouette son repas du dimanche 12 mars en guise de lancement de la campagne, mais cela reste très parisien, cette façon de se réunir autour d'une table garnie et de mettre le repas au premier plan.
Tout individu doit manger, mais ériger cet acte vital au même rang qu'une discussion politique (discussion censée se transformer en projet politique). Ce n'est vraiment pas très classe pour un homme de Gauche.
Le problème de DSK aujourd'hui, c'est qu'il n'a pas de réseau militant à l'intérieur même du Parti Socialiste. Il a besoin de temps pour mener sa campagne et on peut noter que depuis trois mois, l'espace du camp du " OUI au projet de Constitution Européenne " est occupé par Ségolène Royal, le tout sous le regard bienveillant de François Hollande. On peut comprendre que DSK commence à être agacé que l'outil PS soit ainsi capté au bénéfice de la "chouchoute".
Ségolène Royal. Donc, depuis trois mois, les Médias ont choisi de faire monter en puissance son image. Cela a commencé avec son déplacement au Chili (pour aller soutenir Michèle Bachelet). Tout le monde a pu constater que la maîtrise de la langue ibérique n'est pas son fort. Il n'y a aucune honte à ne pas savoir parler une langue, quelle qu'elle soit, mais à ce moment-là pourquoi chercher à s'exprimer dans la dite langue. Le mieux est de s'exprimer en français, puis de terminer son propos avec quelques mots prononcés dans la langue du pays dans lequel on se trouve. Enfin, passons.
Ségolène Royal a mis en place, aidée par les Médias, l'image d'une femme authentique avec tout ce que cela sous-entend, souriante, féminine mais pas trop, une femme capable... Tiens, je me surprends à tomber comme un bleu dans le piège tendu par ce système dont Mme Royal sait se servir ! Oui, je fais des remarques sur Ségolène Royal, remarques que je ne ferais peut-être pas sur un homme. Mais n'est-ce pas habituel dans notre société que de faire certaines remarques sur les femmes plutôt que sur les hommes ? Des femmes savent en jouer, ce qui n'est pas un reproche, bien au contraire. La seule chose est de ne pas venir le reprocher ensuite parce que ce n'est pas bien de vouloir le beurre et l'argent du beurre.
Pour revenir au fond du sujet, Ségolène Royal, camarade militante du PS, a manqué plusieurs rendez-vous importants à l'occasion desquels les autres militants et les français auraient pu connaître son fond politique, puisque c'est bien cela qui nous intéresse finalement.
Au congrès du Mans en novembre 2005, elle a refusé de prendre la parole.
En janvier dernier, pendant la journée des Secrétaires de section, venus de la France entière (2500 personnes), elle s'est faite excuser.
Deux moments forts pour le Parti Socialiste au cours desquels elle aurait eu la possibilité de nous en dire plus sur sa vision de l'avenir, sur son projet, sur sa réflexion politique pour la France.
Le premier rendez-vous qu'elle nous a accordé à propos de son positionnement politique a été pour faire savoir qu'elle était très intéressée par la politique menée par Tony Blair !! Quelle surprenante surprise, si je puis dire ! Tony Blair est tout de même, ai-je vraiment besoin de le dire, celui qui a instauré dans son pays la flexibilité professionnelle, la précarité dans le monde du travail, très exactement ce qu'est en train de mettre en place le gouvernement UMP et son Premier Ministre de Villepin.
Pour une entrée en matière, on aimerait lui faire remarquer qu'elle semble s'être trompée de route, puisqu'à Gauche on en est plutôt à définir les voies du CHANGEMENT. Ces idées ne sont pas majoritaire au PS. Loin de là. Au dernier congrès, Jean-Marie Bockel avait développé le " blairisme " et il a recueilli 1% du vote des militants... CQFD !
Souhaitons à Mme Royal qu'elle n'ait pas peur des avalanches parce que le hors-piste, on le sait, c'est dangereux !!
Laurent Fabius. Les trois précédents compétiteurs, ayant voté " OUI " en mai dernier, représentent 53 % du vote des militants au PS.
Laurent Fabius, à lui seul, représente 47% pour le camp du " NON " et 23% lors du Congrès de novembre au Mans. C'est intéressant comme mesure pour la prochaine investiture pour les Présidentielles.
S'inscrire dans la Présidentielle, c'est proposer des choix politiques, ce que fait clairement Fabius depuis le 12 mars dernier. Ses positions sont fermes à propos de : l'abrogations des lois Fillon sur la retraite et le CNE, le retour d'EDF à un capital 100% public, le SMIC à 1500 euros, un plan pour l'emploi des jeunes sans qualifications... Et bien d'autres éléments de programme dont je reprendrais la teneur plus tard.
Afin de financer ces priorités, et d'autres, Laurent Fabius propose d'être audacieux en réduisant les moyens d'un système de Défense - aujourd'hui réputé périmé et coûteux - et d'en transférer les moyens, entre autres, vers l'école, la lutte contre la précarité dans une Europe plus sociale, la République laïque et ses urgences, l'emploi, le logement, le réforme de la Justice (après le fiasco d'Outreau) et la vers la Constitution par l'installation d'un véritable régime parlementaire. On peut dire que c'est du concret, non ? Laurent Fabius a les compétences d'un homme d'Etat, il en a également l'expérience. C'est sur toutes ces bases que les militants devront se prononcer en novembre prochain.
Les rivalités étant installées, je vous laisse le soin de deviner qui je soutiens ! Bon, ce n'est plus un secret. Pour moi, c'est Laurent Fabius, la personne la plus sérieuse, la plus solide. L'incarnation en somme de ce bâton de marche dont nous avons besoin pour avancer encore plus loin. Ceux qui souhaitent faire des propositions et m'aider dans cette campagne n'ont qu'à se manifester... A bon entendeur !!
Petit tour de la semaine du 20 au 26 mars 2006.
Lundi, je préside la deuxième Session Publique de l'année 2006 avec comme thème le développement économique et le soutien à l'emploi, du point de vue du Conseil Général. C'est une Session très importante afin de bien clarifier et énoncer les actions que mènent notre Institution depuis maintenant de nombreuses années.
Mardi, je vais à Paris où je me rendrai à l'Assemblée des Départements de France - il y a une conférence de presse des Présidents de Conseils Généraux PS. J'irai aussi au Bureau National du Parti Socialiste puisque maintenant, plus que jamais, le Parti Socialiste doit avancer pour la France et les français.
Jeudi, je suis en déplacement en Rencontre Territoriale sur le thème crucial de la Santé, actuellement décliné sur le slogan : Gardons la Santé. J'aurais bien des choses à dire et je vous encourage vivement à venir, non seulement les écouter, mais aussi à me dire quel est votre sentiment sur la question.
Vendredi, je signe une charte capitale pour l'artisanat avec la Chambre des Métiers puis dans l'après-midi, je tiens une de mes permanences à Perpignan. Je me rendrai ensuite à l'opération " jeunes " que le Conseil Général organise dans le cadre du partenariat avec les treizistes des Dragons Catalans. C'est à 19heures, au stade Jean Laffont à Perpignan.
Et puis, le moment fort du week-end, ce sont les élections à Néfiach. Vous le savez sans doute, mais j'ai été très affecté par le décès soudain de Bernard Payrou, à l'âge de 53 ans. Ces élections seront teintées d'une émotion toute particulière et je les suivrai avec beaucoup d'attention et un pincement au coeur.