20 juin 1936 - 20 juin 2006 : 70ème anniversaire des congés payés !!

En prenant l’avion ce matin pour aller à Paris - d’où je mets ce billet en ligne d’ailleurs - j’ai lu la presse et notamment Libération. Pages 30 et 31, à la rubrique « grand angle » il y a un grand papier sur « Les 70 ans du Front Populaire, et Blum créa les vacances payées. »
C’est donc le 20 juin 1936 que la loi sur les congés payés fut promulguée pour être appliquée dès l’été. Ces congés payés ont été, en quelque sorte, le prolongement du mouvement social qui avait débuté le 1er mai de la même année.

Pour mettre en oeuvre ces fameux congés payés, Léon Blum charge un haut fonctionnaire de gauche - Charles Picquenard - directeur de cabinet au Ministère du Travail de rédiger un projet de loi dans la nuit du 8 au 9 juin 1936. Le texte de loi sera court et simple puisqu’il dit que cette loi sera appliquée à tous les salariés liés à un employeur par un contrat de travail. La durée de ces congés payés est de 14 jours, dont 12 jours ouvrables après un an de services continus, et d’une semaine, dont 6 jours ouvrables, pour six mois de services continus. Déposé le 9 juin à la Chambre, il est voté le 11 à l’unanimité des 592 votants. C’est le lendemain que ce même texte est voté, à main levée, au Sénat.  C’est Robert Thoumyre qui présenta la loi au Sénat et il dit à ce moment-là : Cette « importante réforme sociale permettant au chef de famille de partager avec les siens les jours de vacances auxquels son travail lui a donné droit. » Antoine De Baecque, dont l’article est remarquable, continue et explique que dans la foulée, à peine quelques semaines plus tard, ce sont 600 000 ouvriers qui sont partis en vacances, bénéficiant d’un billet de congé populaire annuel à 40% de réduction.

La Droite de l’époque disait que les ouvriers allaient devenir des ivrognes parce qu’ils passeraient tout leur temps libéré à boire. La Droite a toujours été réfractaire et hostile aux évolutions de la société populaire... Plus proche de nous dans le temps, rappelez-vous donc du PACS !

De l’importance de donner l’exemple.

Je reviens en quelques lignes sur l’amnistie que Jacques Chirac - qui est, rappelons-le, Président de la RÉPUBLIQUE - a accordée à son ami Guy Drut. Non seulement je vois dans ce geste la preuve que tout est fini pour le plus haut personnage de l’Etat français, mais en plus je ne vois pas comment on peut, après ça, demander aux françaises et aux français d’être des adultes responsables, honnêtes, droits et engagés dans la vie de la société en leur donnant pareil exemple ???

Les symboles sont importants. Je serais même tenté de dire : de plus en plus importants, dans un monde où bien des repères fichent le camp. En tant qu’élu et homme je réprouve cette façon de galvauder des actions qui doivent être mûrement réfléchie et non bradées comme ça pour servir « un ami » qui n’a pas d’excuses. Et vous, qu’en pensez-vous ?