Et de deux !
Je commence à penser que l’été 2005 et l’été 2006 se sont mis d’accord pour me taquiner pendant ma période estivale de repos. Le premier m’a vu hospitalisé en raison de coliques néphrétiques et le second (je n’écris pas deuxième pour décourager le troisième - 2007 - à me donner du fil à retordre) a vu ma main droite partir en fumée.
Oui, vous avez bien lu. Celles et ceux qui étaient à Millas le soir du dimanche 6 août dernier le savent sans doute. J’étais avec les danseurs du feu, ces professionnels hommes et femmes tenant dans leurs mains les bâtons au bout desquels sont accrochés les petits bâtons de mini feux d’artifices qui donnent à la dernière nuit de la Féria de Millas cet air de fête si particulièrement réjouissant et magique. La farandole allait bon train. Pour ma part, j’étais à l’abri sous une veste passée par les pompiers présents et une cagoule qui me protégeaient des retombées piquantes du feu émanant du bâton que je tenais. Lorsque celui-ci eut cessé de brûler, une dame (déguisée en sorcière...) m’a passé un bâton de feu, mais sans le grand bâton au bout duquel on le place d’ordinaire. L’entrain de la farandole aidant, je n’ai pas prêté attention aux risques qu’il y avait à tenir cela entre les doigts.
Soudain une explosion a retenti. PAM. J’ai regardé ma main droite et j’ai mis quelques secondes à comprendre ce qui venait de se produire. Une douleur atroce m’a parcouru le bras, allant jusqu’à me donner la sensation de sentir mon squelette brûler. Je n’ai rien dit sur le coup, tenant ma main le long de mon corps, et c’est Henri Demay me voyant devenir blême qui partit prévenir les pompiers. La nouvelle s’est répandue aussi vite que ce que le bâton avait explosé. Le pharmacien, l’infirmière, le médecin et même le rebouteux du coin, tous sont venus soigner ma blessure. Brûlure au deuxième degré plus, quasiment un troisième degré. La chair de ma main était aussi noire que les steacks qu’il m’arrive de faire cramer sur le barbecue du dimanche. Je n’étais pas trop enclin à croire aux dons des rebouteux. Un tort, un a priori stupide puisque j’ai réellement senti la douleur, la sensation de brûlure s’échapper de ma main en même temps que la dame en question effleurait ma main avec la sienne. Cela m’a soulagé, vraiment. Pendant plus d’une semaine, ma main m’a fait un mal de chien. Je m’étais mis un bandage pour expliquer pourquoi je ne pouvais plus serrer les mains de celles et ceux que je croisais chaque jour. La blessure étant à l’intérieur, cela ne se voyait pas au premier coup d’oeil !!
Vous comprendrez donc sans peine pourquoi j’ai moins écrit pendant ce mois d’août, j’avais vraiment trop mal et étant droitier, bien malhabile pour taper avec juste une main valide !! Aujourd’hui, ça va beaucoup mieux. On voit encore les traces de l’accident, mais la formidable machinerie du corps humain est en train de me fabriquer de quoi serrer bien des mains dans l’année qui vient avec une peau douce comme celle d’un nouveau-né !!!
Bénabar, le quotidien en poésie...
Le 11 août dernier, j’étais aux Méditerranéennes à Argelès. Je ne connaissais Bruno Bénabar que de nom, mon oreille n’avait capté qu’une ou deux de ses chansons à la radio, comme ça, hop, sans y prêter une véritable attention. Le mal est réparé !! Quelle découverte ! Quel plaisir d’écouter ce jeune trentenaire chanter les petits soucis, les petites joies de l’existence, d’épingler d’une pointe acerbe les travers humains, les faiblesses des hommes comme des femmes, les gentilles galères du quotidien. Sincèrement, je me suis régalé.
Quelle façon il a d’occuper la scène. Oh, certes, à sa manière, sans grand spectacle à l’américaine, mais tout de même c’était tellement joyeux. Je l’ai trouvé provocateur allant jusqu’à dire qu’Argelès était le fin fond de la France et que le public présent avait « le melon » (fallait oser tout de même !!), mais le tout dans un ton d’humour jamais graveleux, jamais déplacé, fin et vivifiant. Il a gagné un fan supplémentaire Bénabar et son dernier album - Reprises des négociations - est en bonne place dans ma discothèque !! (En plus, le titre est on ne peut plus d’actualité, n’est-ce pas ?!?!).