J moins quatre…
Jeudi 16 novembre, vous le savez, aura lieu le premier tour des élections internes du Parti Socialiste pour l’investiture du candidat aux élections présidentielles de 2007. J’en ai déjà largement parlé sur ce blog depuis plusieurs semaines.
Je termine cette semaine ma tournée des 54 sections de la Fédération Catalane du PS. Il n’en reste que deux à aller voir afin d’exposer ma position – connue depuis le Référendum à propos du projet de Constitution Européenne – et surtout développer les arguments qui, je le crois, ne pourront que convaincre les militantes et les militants à suivre la voie tracée par Laurent Fabius. Les trois débat télévisés – que le 1er secrétaire de notre Parti ne voulait pas organiser – ont été la preuve éclatante de l’envergure de L. Fabius, de sa carrure nationale et internationale, de ses capacités à faire-valoir, avec une grande clarté, des idées de Gauche.
Je le redis encore ici : on a beaucoup reproché au Parti Socialiste l’échec affreux du 21 avril 2002, séisme terriblement traumatisant dans la vie politique française… Il a été dit que les socialistes n’étaient plus aussi conscients qu’avant des réalités du quotidien populaire, qu’ils avaient décroché des valeurs fondamentales de Gauche… Et bien, je vous le dis, Laurent Fabius qui, il est vrai, n’a pas toujours été le plus à gauche à l’intérieur du Parti, a su se remettre en question. Il a compris le malaise et le désir à la fois du peuple de Gauche de pouvoir de nouveau se retrouver, croire, adhérer à des propositions clairement en adéquation avec ce qu’il espère, ce qu’il pense, ce qu’il ressent. Alors que l’on mesure chaque jour qui passe les méfaits de la politique ultra-libérale qui est menée depuis quatre ans et qui sera encore bien pire, bien plus dure, si par malheur M. Sarkozy venait à être élu à la tête de notre pays, il est TEMPS de se MOBILISER, plus que jamais, pour faire barrage à ces idées individualistes, anti-sociales, en somme infiniment destructrices pour la collectivité dont nous avons toutes et tous besoin. Qui peut vivre en ne regardant que soi-même ? Qui peut se vanter de n’avoir jamais besoin de personne, que ce soit dans le travail, dans les relations affectives (familiales, amicales, amoureuses) ? Qui n’a jamais ressenti ce grand plaisir que procure le PARTAGE…
Vivre seul n’est pas dans la nature humaine… Vivre en groupe non plus d’ailleurs, mais inlassablement l’Homme a eu besoin de ses congénères, ceux-là même avec qui il tisse des liens, de quelque nature qu’il soit. Il est de notre devoir, il ne va de notre dignité d’être pensant de réapprendre à vivre les uns avec les autres, en essayant de comprendre que c’est à plusieurs que l’on est fort, que l’on peut se protéger, créer, inventer, progresser.
Ce qui m’anime le plus en tant que socialiste aujourd’hui et qui me pousse à cet engagement encore plus à gauche c’est quand je pense à ces 11 millions de personnes en France qui vivent sous le seuil de pauvreté. Et quand je pense également aux 7 millions de personnes qui travaillent et qui sont pourtant SDF… Ils dorment dans leur voiture et ils doivent faire face à des préoccupations du style : « Où vais-je pouvoir prendre une douche aujourd’hui ? »… On les appelle « les travailleurs pauvres ».
Dans la France des 65 millions d’habitants, il y a donc 18 millions de personnes qui se trouvent exclues du fonctionnement normal de la société. C’est bien pour eux que je souhaite d’abord intervenir sur l’avenir de notre pays. Je me dis parfois que s’ils trouvaient la force de se liguer ensemble, ils auraient bien le droit de faire péter notre société. Ce sont eux, plus que tout autres, qui ont droit au chapitre de la solidarité et de la générosité. Mon engagement à Gauche est d’abord là et bien là… Et Fabius candidat du Pouvoir d’achat s’adresse en premier lieu à eux.
Inaugurations dans les Hauts-Cantons.
Jeudi dernier – le 9 novembre 2006 – j’étais dans les Hauts-Cantons pour deux inaugurations.
La première a été pour le nouveau Centre de Secours de Porte-Puymorens. 999720 euros ont été consacrés à la construction de ce Centre ô combien nécessaire, entre autre, par rapport à la proximité avec le tunnel de Puymorens. Jusque-là, les sapeurs-pompiers n’avaient pas de lieu pour entreposer leur matériel, ni pour être correctement opérationnels. Ils sont dix-huit (dont une jeune femme, Nelly), tous volontaires et je salue ici de nouveau leur engagement et leur courage. La caserne est tout bonnement superbe, toute de bois vêtue, se fondant ainsi parfaitement dans le lieu magnifique où elle a été construite. Il y avait un monde fou ce matin-là et il faut dire que la journée était d’une douceur presque étonnante pour la saison. Les enfants de l’école de Porte-Puymorens étaient venus assister à l’inauguration et, qui sait, peut-être que quelques-uns d’entre eux se souviendront de cette journée à l’âge où ils auront la possibilité à leur tour de s’engager pour assurer la sécurité de leurs concitoyens… Cela peut aussi servir à cela les événements publics : créer des vocations !!
La seconde inauguration s’est déroulée à Mont-Louis, sous les remparts pour être précis. Nous avons pu prendre la parole sous la deuxième partie des remparts qui vient tout juste d’être restaurée. Le résultat est de toute beauté. L’architecte en chef nous a expliqué qu’avaient été utilisées les techniques de l’époque de Vauban pour la restauration et que ce chantier avait été le lieu de formation de restaurateurs bénévoles venus se perfectionner dans le maniement de toutes ces techniques si indispensables à l’entretien de notre patrimoine. Je n’ai qu’une chose à regretter, et elle est de taille : le gouvernement s’entête dans ses mesures stupidement libérales en coupant les vivres, entre autres, dans le domaine de la restauration du patrimoine français. Plus de 300 chantiers ont été interrompus et/ou différés, en France, depuis le début de l’année 2006…
Il y a six kilomètres en tout à restaurer – 100 mètres restaurés coûtent 150 000 euros - et c’est purement et simplement une honte que l’Etat laisse planer sur la Commune de Mont-Louis (qui n’a pas 300 habitants) la menace de devoir prendre en charge la troisième et dernière tranche des travaux de restauration. Ces remparts font partie certes de l’histoire de notre département, mais aussi de l’histoire de la France si ce n’est l’histoire du monde.
C’est sur notre Histoire que marchent les décideurs UMP, c’est sur ce qui forge nos souvenirs, notre identité, notre économie aussi puisque, ne l’oublions pas, le Patrimoine est aussi ce que recherchent les touristes du monde entier lorsqu’ils viennent dans notre pays, qu’il soit catalan ou non !! Comment peut-on faire fi de ce qui a construit ce que nous sommes, comment peut-on faire fi du passé ? Seuls ceux qui veulent endormir les consciences peuvent agir de la sorte et je m’insurgerais toujours contre cela parce qu’un peuple sans mémoire ne peut pas être libre.
Dieuzaide et le Pays Catalan.
Vendredi soir, j’ai présenté le livre ci-contre avec, à mes côtés, Mme Dieuzaide et son fils ainsi que Michel del Castillo… Cet immense écrivain, entre autres Prix Méditerranée 2006, a écrit le texte accompagnant le livre de photographies de Jean Dieuzaide.
Ces mêmes photographies ont été reprises dans une exposition tout à fait superbe qui est visible depuis vendredi et jusqu’au 28 février 2007, au Palais des Rois de Majorque, à Perpignan.
Les photographies de Jean Dieuzaide sont en noir et blanc et elles disent avec humanisme cette terre que nous aimons tous avec force. Jean Dieuzaide est mort en 2003 et il demeure encore à ce jour le seul photographe titulaire du Prix Niepce et Nadar présentés comme le Goncourt et le Renaudot de la photographie. Je reprendrai ici ce qu’a écrit Michel del Castillo en quatrième de couverture ce très bel ouvrage, parce qu’il dit mieux ce que je ne saurais le faire ce que provoque la vision des clichés de M. Dieuzaide : « Je ne suis pas surpris de retrouver dans sa vision du Roussillon et des terres catalanes ce parti pris à la fois admirable et angoissant. Ce qu’il dégage de ces paysages, de ces villages, de ces femmes et de ces hommes, des monastères et des abbayes, des humbles églises de village, c’est l’unité mélancolique de la Méditerranée catholique. De Cadix à Perpignan, de Lisbonne à Toulouse, de Narbonne à Séville, Jean Dieuzaide voit, derrière le flamboyant des apparences, une dévotion sévère. »
Rédigé par : super.català | 17 novembre 2006 à 21h54