Christian Bourquin

Olette, un canton qui reprend espoir…

Mercredi dernier (le 21) j’étais en déplacement sur le canton d’Olette pour inaugurer la résidence-centre médical HLM « L’Espoir » situé sur la commune chef-lieu du canton, Olette. Une neige fine tombait du ciel (une bonne nouvelle !) donnant à cette inauguration un côté ouaté tout à fait de circonstance. Oui, parce qu’il était doux de se retrouver là, ensemble (la population avait répondu présente en grand nombre) pour inaugurer ce lieu, à la fois antenne sociale du Conseil Général, centre médical et résidence HLM, à l’entrée même du village d’Olette.

« L’Espoir » est inscrit sur la pancarte de signalisation du site et chacun des intervenants a dit au micro combien il était conscient du bien-fondé du choix de cette appellation. Le canton d’Olette souffre, mais l’engagement des élus, dont je suis, est constant et je voyais dans les yeux des Maires présents à cette manifestation comme une lueur d’espoir, un souffle de « c’est à nouveau possible ». Le centre médico-social va donc garantir aux habitants de tout le canton un accès aux soins primordial.

Je ne pouvais pas venir sur ce canton sans passer par le Centre de Thuès que certains veulent à tout prix déplacer à Perpignan ou ses environs. J’ai rencontré une partie du personnel du Centre de Thuès et j’ai affirmé mon soutien plein et entier pour empêcher, avec eux, le déplacement du Centre. Jean-Louis Alvarez était à mes côtés, soucieux aussi de maintenir l’emploi sur le canton dont il est le conseiller général.

Mais quand les représentants de l’UMP arrêteront-ils de vouloir dépecer les hauts-cantons, vider de sa substance la vie même qui bat dans nos montagnes ? Quelle est cette façon d’imaginer le territoire de notre département entièrement concentré sur une Agglomération qui, à force de gonfler finira par exploser !! Tiens, me revient en mémoire la fable de Jean de la Fontaine, celle de la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf… Pourquoi s’acharner à faire de la plaine roussillonnaise une mégalopole attirant à elle tout ce qui fait la spécificité de notre territoire si varié, si riche ?

Faire Thuès ailleurs qu’à Thuès est impossible... L’air, les eaux chaudes, l’environnement de ce lieu ne se transportent pas et négliger tout l’apport de ces données auprès des malades est une grave erreur, pire une preuve manifeste d’incompréhension de l’humain dans son rapport aux soins.

L’argument majeur pour justifier la volonté de délocalisation du Centre consiste, entre autres, à dire que « ce sera plus pratique pour les familles de venir voir les malades du côté de Perpignan »… Sincèrement, quelle est la priorité lorsque l’on est malade : guérir le plus rapidement possible et avec les meilleurs atouts pour ce faire ou bien recevoir la visite de sa famille ??? Oui, je sais qu’être entouré compte lorsque l’on est en état de fragilisation, mais Thuès n’est pas non plus à l’autre bout du monde !! Le bien-être des malades est en jeu dans cette affaire, tout comme l’emploi, tout comme l’aménagement du territoire et je demeure convaincu qu’il ne faut en aucun cas mettre à mort ce lieu ô combien important et performant en matière de soins médicaux.

Dites le autour de vous, dites-le aux salariés du Centre de Thuès, dites-le aux habitants du canton d’Olette… Je serai fortement à leurs côtés pour lutter, pour empêcher la délocalisation du Centre et de ses 91 emplois. La chose est dite et « ne pas fléchir » est le mot d’ordre !

Hôpital transfrontalier : ce sont eux qui le disent !!

France Bleu Roussillon donne la parole aux auditeurs tous les jours, en fin d’après-midi. Je ne sais pas si vous avez écouté celle du 20 mars dernier, mais moi oui !! Je vais vous faire un petit résumé de ce que j’y ai entendu et qui, je ne vous le cache pas, m’a fait chaud au cœur. Le thème de l’émission était ce jour-là la pose de la première pierre des travaux de l’hôpital transfrontalier de Puigcerda pour laquelle je n’ai pas été invité, pas plus que le Conseil Régional. Discourtois, cavalier même, peu républicain ? Oui, en effet.

Petit rappel des faits : en 1997, je suis élu Député de la 3ème circonscription. Le Président de l’ordre des médecins – Francis Montaner – vient à ma rencontre et me demande d’être le promoteur de son idée : réaliser le 1er hôpital transfrontalier d’Europe ! (À ce jour encore, aucun autre hôpital de ce genre n’existe en Europe). De 1997 à 2001, je m’investis à fond à fédérer toutes les énergies pour cette entreprise. J’initie la tenue du 1er Comité de pilotage sur ce projet. Mon adversaire politique UMP, M. Calvet, affirme à ce même moment, je cite (Midi Libre du 4 août 2001) : « M. Bourquin souhaite développer la coopération transfrontalière en envoyant les cerdans se faire soigner en Espagne, à l’Hôpital de Puigcerda. Quel est le Cerdan qui acceptera de se faire « opérer » à l’Hôpital de Puigcerda » !! On ne peut pas dire qu’il ait fait dans la dentelle le jour où il a déclaré cela…

L’année suivante, en 2002, parce que le nouveau gouvernement de M. Raffarin n’était pas du tout convaincu de réaliser cet hôpital, les élus du Conseil Général délibèrent pour financer une étude de faisabilité du dit projet, étude qui sera achevée en 2004.

Ce n’est qu’en février 2005 que le Député UMP se rend à Paris afin de défendre le projet auprès du Ministre de la Santé – Douste-Blazy – qui prétend alors n’en avoir jamais entendu parler… Pas très rassurant lorsque l’on sait que le domaine de la Santé est une compétence de l’Etat ! Bien entendu, cette étude appuyait l’initiative et vantait l’opportunité d’une telle réalisation…

Pour revenir à l’émission diffusée sur France Bleu Roussillon mardi dernier, j’ai été très touché d’entendre que la population (ils n’ont été que cinq à passer à l’antenne, mais je doute que ces auditeurs soient isolés dans leur pensée !!) n’était pas dupe du discours des «UMPistes» locaux ET nationaux. La population sait bien que j'ai porté ce projet à bout de bras alors même que personne n’y croyait. Je souris devant mon écran d’ordinateur parce qu’il se pourrait bien que je sois amené à organiser, en 2009, en tant que député, l’inauguration de l’hôpital transfrontalier flambant neuf… Juste retour des choses... À voir !!

Pas très blog…

Mon opposant, François Calvet, a récemment ouvert ce qu’il appelle un blog… M’ouais, si j’en juge par ce que j’ai vu en allant y faire un tour, il semble qu’il ne sache pas exactement ce qu’est censé être un blog. En effet, rien de très personnel, une succession d’agendas (le sien, celui de l’UMP, celui de Nicolas Sarkozy…), quelques comptes-rendus de son «action» de Député et une mise à jour du tout plus qu’irrégulière.

Ah oui, tenir un blog prend du temps et puis cela demande une certaine capacité à mettre en forme sa pensée et surtout il faut avoir des choses à dire, politiques j’entends !!
C’est un moyen tout à fait remarquable permettant de tenir nos administrés au courant de tout ce que nous faisons, c’est un lien plus direct, plus intime aussi et, je le vois avec tous les mails que je reçois chaque semaine, une façon d’échanger avec des gens que je n’aurais pas forcément le temps de rencontrer longtemps autrement.
Peut-être qu’avec le temps, M. Calvet comprendra qu’un blog n’est pas juste une affaire de mode de campagne électorale, qu’il faut s’y impliquer pleinement…

Le bon dieu s’en souviendra !!!!

La semaine dernière, je suis allé dans trois communes différentes et néanmoins voisines – St André, Laroque des Albères et Sorède – afin de restituer des statues et des tableaux confiés par les communes au Centre de Restauration et de Conservation du Conseil Général. À chaque fois, sont à mes côtés le Maire, le Curé, les représentants de la paroisse, ceux du Conseil Municipal et des passionnés d’art qui viennent là admirer le magnifique travail des techniciens du Centre.

À St André, j’ai même eu droit à une remarque de M. le Curé : « Il se peut que le bon dieu se souvienne de tout ce que vous avez fait pour le patrimoine religieux le jour où vous vous présenterez devant lui ! » De là à imaginer que j’aurais une place au paradis… !!!

Au-delà de cette anecdote, je suis heureux d’avoir pris la décision de la création de ce Centre il y a maintenant huit ans, quasiment dès que je suis arrivé aux responsabilités départementales. Il est le seul du genre – public - en France. Nous avons une richesse patrimoniale inouïe, et ce sur tout le territoire, et il est primordial de s’en occuper, de le bichonner, de le préserver, l’entretenir pour que la transmission dans le temps, le lien entre les générations se fasse dans les meilleures conditions possibles. J’encourage toujours les présents à aller visiter le Centre, véritable clinique pour statues et tableaux, lors des Journées du Patrimoine à la mi-septembre. Tout ceux que j’ai emmenés là en sont ressortis séduits et convaincus.

Il n’y a pas moins de 40 000 œuvres d’art en attente de restauration et d’ailleurs, j’ai remarqué ces derniers temps que, lors de la restitution de certaines d’entre elles, les Maires me demandent, avant même que je n’ai officiellement remis les œuvres en question, s’ils peuvent me confier telle ou telle autre pièce.

Procéder à toutes ces restaurations participe à un acte encore plus grand que ce que l’on pouvait penser. C’est aussi un geste fort pour le tourisme, donc l’économie, donc l’emploi. Eh oui, magnifier le patrimoine ne peut qu’avoir des conséquences positives pour notre territoire et enchanter celles et ceux qui viennent y séjourner en période de vacances…

Les politiques, nourriture pour médias affamés ?

Après avoir porté au pinacle Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, voici que les médias s’emparent maintenant de François Bayrou. Tout sondages dehors, on voudrait nous faire croire que M. Bayrou serait le seul à pouvoir battre M. Sarkozy au second tour ! Et puis quoi encore !

Ce qui me stupéfait le plus dans ce que j’entends, dans ce que je lis, ce sont les gens qui se disent « de gauche » et qui pensent très sérieusement à voter pour lui, déjà au premier tour… Comment cela se peut-il ? Rappelons-nous un peu des dernières élections présidentielles et des conséquences de l’absence de Lionel Jospin au second tour : une Droite « dure » au Pouvoir, les réformes des retraites, de la Sécurité Sociale, le CPE de Dominique de Villepin, les lois sur la sécurité de Sarkozy, j’en passe…

C’est incroyable comme le monde de l’information s’évertue à nous faire croire que la Présidence de la République n’est que la rencontre d’un homme – ou d’une femme – avec le peuple. Si ce n’était que cela on pourrait parler de dictature ou de monarchie… Or, c’est en République que nous sommes. Ne parler que de cette « rencontre », c’est oublier un peu vite qu’il y a un projet de société, une vision politique du monde derrière la personne, une équipe et, pour peu que l’on se penche un tant soit peu sur les programmes des un(e)s et des autres, on voit immédiatement que la Gauche et la Droite ce n’est pas du tout la même chose.

M. Bayrou inspire à certains la confiance, le côté honnête du bon français, mais où est son projet pour la France, son programme ? Il se plaît à surfer sur la vague créée par ses quelques déclarations du type « je ne suis ni de Droite ni de Gauche, gouvernons tous ensemble, faisons table rase des clivages politiques »… Dois-je rappeler qu’il a voté toutes les lois et les budgets des gouvernements Raffarin et de Villepin ? Dois-je remettre en mémoire son action en tant que Ministre de l’Education Nationale autour de la loi Falloux qui remettait en cause la laïcité de l’école et qui a fait descendre plus d’un million de personnes dans les rues ? Et son engagement dans les meetings aux côtés de Sarkozy, pour le « OUI » lors du Référendum sur le projet de Constitution Européenne. Bayrou n’est pas un homme de Gauche, c’est un homme de Droite qui gouvernerait avec des gens de Droite… Et quoi de plus normal !

Il ne me semble pas non plus inutile de rappeler que les gouvernements d’Union Nationale qui ont réuni la Droite et la Gauche n’ont jamais duré très longtemps… Mais enfin, voyons, qu’est-ce que donc que ces histoires de tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, tout le monde il va gouverner ensemble dans une grande ronde de l’amitié !! Etre en politique, c’est faire des choix, prendre des positions, affirmer son appartenance, ses idées, ses choix de société… Pour faire vite : soit à dominante libérale, soit à dominante sociale… Prendre des risques en somme, assumer… M. Bayrou a la sensation que son heure est venue, il sent bien l’indécision chez certains de nos concitoyens et les promesses qu’il leur fait, je doute qu’il puisse sérieusement les tenir.

Oui, je crois aux clivages Droite-Gauche, oui, je crois à la Démocratie, oui, je crois que la gauche a de beaux jours devant elle et qu’il faut donner à la France la chance de sortir du marasme dans lequel l’a plongée une trop longue gouvernance de la Droite.

Adjugé… Vendu ???

On croit rêver !!! Mettre son parrainage aux enchères, comme a décidé de le faire le Maire de Fontrabiouse pour le vendre au plus offrant me paraît, au bas mot, une idée pour le moins saugrenue. J’entendais ce matin-là à la radio le Maire disant que c’était aussi une façon d’exprimer sa colère contre le système qui ne s’intéresse aux petites communes qu’au moment des campagnes électorales… Il me semble qu’il y a des façons plus dignes de faire valoir son mécontentement dans un pays comme la France, dans notre démocratie… Quelle drôle de conception de la République, non ? Pas très malin, pour ne pas dire plus !

Soutien aux maraîchers…

Lundi 5 mars a eu lieu une manifestation des maraîchers de notre département à laquelle j’ai bien évidemment participé. Ils ont fait connaître leur immense désarroi en manifestant devant la Préfecture afin d’interpeller le gouvernement sur leur situation dramatique. En effet, le prix de la salade est revenu au niveau catastrophique de la fin de l’année passée, à savoir payés en dessous du prix de revient et cela sans que les consommateurs y soient gagnants. Chaque salade est payée 25 centimes d’euro la pièce alors qu’elle est revendue 80 centimes, voire plus d’un euro dans les grandes surfaces. Le coût de revient est à 24 centimes d’euro… Dès qu’un maraîcher récolte une salade, il perd de l’argent !!
Autant dire que la mise à mort des professions maraîchères est déjà programmée.

Les maraîchers ne font pas l’aumône, loin s’en faut, ils souhaitent, comme tout un chacun, pouvoir vivre dignement du fruit de leur travail. Pour cela il suffirait que la salade puisse être vendue 30 centimes d’euro la pièce, ce qui n’est pas excessif comme demande, vous en conviendrez.

Aujourd’hui, c’est la salade, demain de seront d’autres produits maraîchers qui connaîtront sans aucun doute le même sort. Le ministre de l’Agriculture avait fait une promesse – la mise en place du coefficient multiplicateur - qui n’a été valable que pour ceux qui y ont cru. Le gouvernement ne peut pas faire la sourde oreille plus longtemps. Il est temps qu’il prenne ses responsabilités. L’Etat doit peser de toutes ses forces dans les négociations entre producteurs et réseaux de distribution, il doit passer devant et tracer la voie de l’équité.

Ici, dans les Pyrénées-Orientales, nous l’avons compris et nous accompagnons activement et fortement l’activité agricole sous toutes ses formes. Nous demandons à ce que l’Etat s’engage et une fois qu’il l’aura fait, le Conseil Général prendra toutes les mesures complémentaires nécessaires (bien qu’il ne soit pas en responsabilité dans ce secteur). Il est indispensable d’accorder, dans les plus brefs délais, un report de charges, qu’elles soient financières ou sociales. 2007 doit être une année blanche pour les maraîchers et c’est bien cela que le gouvernement doit entendre et mettre en pratique. Cette participation du Conseil Général ne peut s’entrevoir que si, d’abord, le gouvernement s’engage. En tant que Président du Conseil Général, je réponds, avec cette proposition, à l’engagement qui a été le mien lors de la manifestation de lundi dernier, à savoir réagir en une semaine.

Cette proposition a été votée en Session Publique ce jour, lundi 12 mars. Seul les six membres présents du groupe UMP se sont abstenus, marquant ainsi un bien étrange désintérêt pour ce sujet ô combien crucial pour bon nombre de femmes et d’hommes de notre territoire et pour notre économie agricole.

Gommer la frontière…

Le 12 mars dernier, j’ai accueilli, avec mes collègues élus de la Majorité, au Conseil Général le Directeur de la Casa de la Generalitat, Jordi Fernandez i Cuadrench. Ce dernier venait me remettre une carte – magnifique - de l’espace transfrontalier réalisée par ses services.

Cette rencontre a bien entendu été l’occasion de parler des liens forts qui unissent nos deux institutions. La Province de Gérone et le département des Pyrénées-Orientales rassemblent plus d’un million d’habitants, c’est vrai, mais j’ai insisté sur le fait que je ne veux pas, comme certains de l’UMP, parler de nos territoires comme de futurs terres envahies de mégalopoles. Nos territoires sont superbes, bénis des dieux, une succursale du paradis en somme et je veillerai à ce que cela reste ainsi. Celles et ceux qui ont envie de vivre dans de grandes villes peuvent aller à Bordeaux, Lyon, Marseille ou encore Paris, pourquoi devrions-nous rêver d’égaler ces immenses agglomérations ? Non pas que je sois contre la venue de nouveaux arrivants, mais il faut préserver la beauté de nos paysages, de notre environnement, cette possibilité de bien-vivre, de bien-être qui fait que, justement, les gens sont heureux de vivre dans nos contrées.

Nous avons également parlé du projet « Eurodistrict » qui a pour ambition de structurer et de développer une politique partagée d’aménagement du territoire et de développement local durable. Parce que la Catalogne du Sud et la Catalogne du Nord sont bien plus que de simples voisins, parce que nous croyons à ce que nous avons en commun, parce que l’Europe est faite du lien entre les peuples, parce qu’être transfrontalier est une chance, mieux, un atout pour l’avenir.

Entre Olette et Villefranche : le chemin des canons…

J’en avais beaucoup entendu parler, mais je ne le connaissais pas moi-même. Vous le savez, la marche est l’une de mes passions… C’est toujours un moment de grand bonheur à vivre, entouré par la nature, les odeurs des bois, les bruits, ces vues stupéfiantes de nos montagnes dressées vers le ciel qui était bleu ce jour-là.

Nous sommes partis, une quinzaine dont notre guide, le Maire de Llar – M. Pagès - du champ de tir, non loin du col de la Llose. L’air était glacé, mais pur comme il l’est toujours là-haut ! Nous avons traversé des bois sur un sentier tout à fait praticable et pour tout dire facile. Nous nous sommes arrêtés près de la maison dite « du dentiste », comme nous l’avons fait souvent en d’autres points, soit pour admirer le paysage, soit pour écouter les récits de M. Pagès, sur ce chemin, sur sa vie de berger…

La marche a duré environ deux heures trente jusqu’à Llar où nous avons pique-niqué juste avant d’essuyer une tempête de neige aussi violente que surprenante étant donné le ciel bleu qui nous surplombait depuis plusieurs heures.
C’est aussi cela que j’aime en montagne : ses paysages qui ne sont jamais tout à fait les mêmes, ce ciel qui peut vous surprendre à tout instant, cette force sourde et cette sensation que rien n’est jamais tout à fait dompté…

Quel beau pays nous avons tout de même !! Au passage, le chemin des canons, c’est parce qu’à l’époque l’armée française acheminait les canons par ce chemin des crêtes… Dommage que le choix de la 116 historiquement ne se soit pas fait par là à l’époque.

Dépistage : pour sauver sa vie...

Je tenais à parler ici du dépistage parce que je suis intimement persuadé de l’importance de faire prendre conscience à toutes et à tous que se faire dépister, que ce soit pour le cancer du sein, mais aussi celui du colon, reste la manière la plus sûre de sauver des vies. Il existe encore, en France, beaucoup trop de tabous vis-à-vis de la maladie en général et de certaines en particulier.

L’attitude qui consiste à pratiquer la politique de l’autruche doit être endiguée et le Conseil Général met tout en œuvre pour encourager les femmes et les hommes susceptibles d’être concernés par le cancer du sein et du colon à faire les démarches nécessaires afin, soit d’être rassurés sur l’absence de la maladie, soit - en cas de résultat positif - de pouvoir prendre à temps des maladies qui se soignent aujourd’hui de mieux en mieux. Mais encore faut-il savoir que l’on est malade.

Je comprends qu’il ne soit pas « facile » de passer outre sa pudeur, de se confronter à la possibilité de l’annonce d’un diagnostic que tout le monde redoute, mais rester dans l’ignorance revient à ne pas se soucier de soi-même et à prendre des risques qui peuvent conduire au pire.
L’entourage immédiat peut aussi agir, encourager, accompagner celles et ceux pour qui les examens médicaux sont anxiogènes.
L’Association « Dépistages 66 » est le fer de lance du Conseil Général, associé à la CPDM, dans ce combat contre la maladie. En 2005, ce ne sont pas moins de 1 500 vies qui ont été sauvées grâce à toutes les actions de sensibilisation et de dépistages menées par cette association.

Sur la route, en toute sécurité.

Prendre la route tous les jours, que ce soit pour des déplacements professionnels ou personnels - en voiture, en deux roues, en autobus – et vouloir le faire sur des routes sécurisées est le souhait légitime de tout un chacun.

Les chiffres nous disent sans équivoque que l’insécurité routière est en baisse. Dans les Pyrénées-Orientales, les accidents corporels sont passés de 1371 en 1986 à 326 en 2006 (soit 4 fois moins), les blessés graves de 547 à 207 et les décès de 96 à 40. Evidemment, ces chiffres sont toujours trop hauts au regard des vies qu’ils représentent, mais ils sont à leur façon encourageants puisqu’ils témoignent de la prise de conscience populaire et des mesures prises par le Conseil Général pour aménager les routes dont il a la responsabilité. Par exemple, en bordure de route, le Conseil Général a mis en œuvre un programme ambitieux qui consiste à poser une glissière de sécurité en bois devant tous les alignements d’arbres. Bien entendu la notion de sécurité passe également par nos propres comportements sur les routes et les campagnes de sensibilisation doivent sans cesse rappeler que nous devons être responsables lorsque nous sommes au volant.

Je le dis souvent dans mes réunions publiques : le Conseil Général des P.O. est celui qui investit le plus, en France, par rapport au nombre de kilomètres de routes départementales (2.200 km). Ces investissements sont faits avec l’argent public, l’argent de vos impôts et ceux-ci prennent alors tout leur sens puisque, grâce à eux, des vies sont épargnées, des accidents graves sont évités et chacun peut circuler en sachant que tout est fait pour que la sécurité soit assurée.

Quand « l’intelligencia » bascule à droite…

Beaucoup de journaux se sont fait l’écho ces dernières semaines des prises de position parfois surprenantes de certains intellectuels dits « de gauche ». Pas plus tard qu’hier – mardi 27 février – dans les pages « Rebonds » de Libération, deux écrivains de gauche prenaient la plume pour dire leur indignation face à ces prises de position sur la place publique en faveur de Nicolas Sarkozy.

Non qu’il soit interdit aux citoyens que sont des intellectuels comme Alain Finkielkraut ou encore  André Glucksmann d’avoir une opinion politique, de voter pour qui bon leur semble, mais le propos des deux écrivains Jean-Philippe Domecq et Eric Naulleau m’a interpellé : « La réaction de ces intellectuels qui virent du menton à droite est bambine : ce que la gauche propose me déçoit, alors je passe de l’autre côté, na ! C’est oublier leur fonction : penser… » ou encore : « Il est temps de fournir à la classe politique, qui, pour l’heure, fait davantage honneur à l’intelligence que des intellectuels de plus en plus médiatiques et de moins en moins penseurs. »

Toute société a besoin de penseurs et de leur vision du monde qu’il soit passé présent ou même futur. Les interactions entre les intellectuels et les politiques sont nécessaires pour imaginer de nouveaux chemins à emprunter, d’autres modes de vie, d’autres façons de voir le monde. On peut se demander s’il n’est pas préférable que ces interactions restent dans les coulisses se concrétisant en actions mises en place par les politiques plutôt que des prises de position intempestives qui troublent les enjeux réels des élections.
De toute façon, font-elles réellement bouger les lignes ? J’en doute… Pas plus qu’elles ne font bouger les foules…

Hommage à Fabien Fornies

Hier après-midi, je me suis rendu aux obsèques de Fabien Forniès, fils cadet de Fatima Fornies qui travaille au sein de mon cabinet au Conseil Général. J’y ai lu le texte qui suit, en hommage à ce garçon de 19 ans à qui on a ôté la vie le 21 février dernier.

« Mesdames et Messieurs, nous sommes réunis aujourd’hui pour honorer la mémoire de Fabien Forniès qui vient d’être arraché à la vie alors qu’il avait tout juste 19 ans.
Prendre la parole en cette circonstance, c’est avant tout exprimer à la famille de Fabien, à sa maman Fatima, son papa Jacques, sa sœur Emma, son amie Aurélie, à tous ses amis, a nous tous cette émotion collective qui nous envahit.

L’expression de la douleur est grande.

Il y a un temps pour tout dans notre vie !
Un temps pour naître, un temps pour aller à l’école, apprendre, un temps pour rire, pour pleurer… Pour travailler, un temps pour amer. Des temps qui viennent, qui s’en vont et qui reviennent ainsi de suite jusqu’au moment où arrive le temps pour mourir.
Mais ce temps de la mort, pour beaucoup, arrive au terme d’une longue vie. Certes la longue et la courte vie sont égalées par la mort ; certes nous estimons la vie non pas à sa longueur, mais à son usage ; certes nous mesurons la vie, non pas par ses années, mais par ses actions… Et de ce point de vue, la conduite qui a été celle de Fabien est totalement remarquable.

Cette mort, en arrivant tout à coup, nous a plongé dans la douleur et le chagrin.
Cette mort, en étant soudaine et injuste, nous plonge dans la consternation et le malheur.
Cette mort, en étant si violente, si brutale, nous plonge dans l’émoi, l’incompréhension et la rage… Et cette violence injustifiée, incontrôlée, aveugle nous fait dire que cette mort est révoltante.

Je voudrais dire à ses proches, à sa maman – Fatima, à son papa – Jacques, à sa sœur – Emma, à celle qu’il aimait – Aurélie, ainsi qu’à toute sa famille et ses amis, combien nous tous ici, combien je suis bouleversé par la disparition tragique de Fabien.

Je ne l’avais rencontré qu’une fois, je ne le connaissais donc pas bien. En revanche, je connais bien sa maman – Fatima, et je ne peux qu’imaginer ce garçon à son image : droit, engagé, joyeux, avec un sens très fort du partage, de la famille et de l’amitié.

Fabien avait une passion : le sport. D’abord le foot, dès son plus jeune âge, à l’Entente de la Vallée de l’Agly et à Rivesaltes, puis le rugby à XIII, à Salses où il avait joué cette mémorable finale du championnat de France il y a deux ans, puis dans son club d’aujourd’hui, Toulouges UTC.
Le rugby à XIII occupait une place très importante dans la vie de Fabien, sport qui lui ressemblait : on s’y fait de véritables amis, on y est combatif, on y apprend les valeurs de la vie, de celles qui transforment les enfants en hommes.
Samedi, à Gilbert Brutus, à la mi-temps de Leeds/Dragons Catalans, un hommage émouvant lui a été rendu par cette minute de silence observée par plus de 7.000 spectateurs. Tout ce stade comprenait alors que le destin de Fabien aurait pu être un jour sous les couleurs des Dragons Catalans, au plus haut niveau.

Mais l’horrible rendez-vous qu’il a eu avec la vie l’autre soir sur la place du village a précipité cet autre destin : celui de la mort.

Fabien est né le 23 décembre 1987 et tout le monde s’accorde à dire qu’il était un enfant de Salses : il ne voulait pas aller habiter ailleurs. Pourtant ses origines familiales lui faisaient aussi apprécier ces beaux territoires du Conflent : Prades, Villefranche, Serdinya, entre autres…
C’est donc La Salanque et Salses surtout qui devient la terre de son choix, près de ses parents et de sa sœur qu’il chérissait. C’est là aussi qu’il avait ses amis auxquels il était très attaché. C’est également dans les environs qu’il apprenait son métier d’électricien. Une vie de bon professionnel qui démarrait.

Fabien aimait sortir, quoi de plus normal quand on a 19 ans ? Il aimait s’amuser… Fabien aimait fredonner cette chanson de Michel Sardou, « Les Lacs du Connemara »… Qui aurait pu prévoir cette agression, cet acte barbare dont il a été victime cette funeste nuit du 21 février dernier… Désormais, pour beaucoup d’entre nous, pour beaucoup de jeunes, ses amis, cette chanson, les Lacs du Connemara, restera associée à son souvenir.

Fabien était estimé. Mieux, il était adoré, lui, le leader de la classe 2005 des 18 ans.

On ne peut pas dire grand-chose face à la perte d’un enfant, de ce jeune homme, face à une telle douleur, face à une telle injustice. Tout ce que l’on peut faire, c’est être aux côtés de la famille, leur offrir un sourire, une poignée de main chaleureuse, une accolade remplie d’amitié…

Je parle aujourd’hui au nom de toutes celles et de tout ceux du Conseil Général, les élus comme les agents, mais aussi des habitants du territoire, des habitants des Pyrénées-Orientales, qui n’ont pas pu venir ici, dans ce cimetière, à Salses et qui ont été très choqués, très affectés par le décès de Fabien.
Et ils ont été nombreux comme l’ont témoigné tous les messages de condoléances, ces petits gestes des uns et des autres pour manifester leur soutien à celle qu’ils connaissent dans le quotidien de leur travail, la maman, mais aussi à son papa et à sa sœur.

Perdre un enfant est contre-nature… Faire le deuil sans doute proche de l’impossible. Mais il faut espérer parce que l’espoir est la seule chose qui puisse nous faire tenir face à une telle tragédie… Espérer que ces actes de violence s’effacent de notre monde… Espérer que l’on puisse trouver la force de poursuivre la route, ensemble, pour honorer toujours la mémoire d’un garçon, d’un jeune homme, qui aurait voulu qu’on le fasse.

Ainsi s’achève ce témoignage ému de la trop courte vie de Fabien.

Nous nous sommes retrouvés, tous, nombreux ici, pour rendre cet ultime hommage à notre jeune concitoyen, à notre jeune ami, à ce jeune homme qu’était Fabien Fornies.
En votre nom à tous, le moment est venu de dire, le plus simplement possible, cette formule de salut que l’on s’adresse lorsque l’on se quitte pour toujours.

Adieu Fabien, Adieu Fabien Forniès.

Par ma voix, au nom des habitants de Salses, au nom des habitants du territoire, au nom des habitants des Pyrénées-Orientales, je présente mes plus sincères condoléances à Fatima sa maman, à Jacques son papa, à Emma sa sœur, à son amie Aurélie, à la famille, aux amis et à tous les proches.