Cadeaux fiscaux et économies…
Je ne sais pas si vous l’avez noté comme moi, mais le gouvernement a récemment concédé 13 milliards d’euros en largesses fiscales (qui profitent aux mieux lotis d’entre nous, point barre !) et de l’autre côté, il se fixe pour "ambition" de faire des économies aux dépends de l’un des domaines les plus élémentaires de notre société : l’Education Nationale... Aux dépends de la Fonction Publique en général.
Les membres du gouvernement « surfent » sur l’idée reçue suivante : « Pfffff, les fonctionnaires, de toute façon, ils n’en fichent pas une rame… »
Soit, il pourrait y avoir des planqués, mais d’une part ils seraient minoritaires et d’autre part il y en auraient partout. La majorité des fonctionnaires abat un boulot formidable, au service du public, des citoyens... C’est l’une des plus belles réussites de notre pays, une réussite que beaucoup d’autres pays dans le monde nous envient (il est bon parfois de lire la presse internationale, ça donne un autre éclairage sur nous-mêmes !).
Aux enseignants : dans le Libération du 17 juillet dernier, il y avait une info qui vous concernent tout particulièrement. Celle-ci dit que, en substance, la suppression des 17.000 postes prévues compenserait les 2,5 milliards d’euros correspondant au cadeau fiscal fait sur l’exonération des droits de succession. Ca, Messieurs Dames, c’est que j’appelle « une certaine idée de la solidarité » (je suis ironique, mais vous l’aurez compris, n’est-ce pas !), comme si "Robin des bois" avait perdu la tête et faisait tout à l’envers…
J’ai l’impression que les membres de l’UMP confondent maîtrise des dépenses publiques et remise en question des politiques publiques. Maîtriser un budget (et je sais de quoi je parle) ne revient pas à détruire l’essentiel, même si celui demande à être amélioré, pour l’accessoire, cela demande de la réflexion, beaucoup, c’est presque de la dentelle… C’est bien loin de ce qu’est en train de faire le gouvernement...
Grève et suppression…
« Je m’engage, si je suis élu, à leur (ndla : les enseignants) rendre la considération qui leur est due », « … rendons hommage à tous ces instituteurs entre les mains desquels nous mettons l’avenir de nos enfants. »
Ainsi parlait le candidat Nicolas Sarkozy il y a à peine quelques semaines tout en évoquant, il est vrai aussi, le non remplacement d’un départ sur deux à la retraite dans la fonction publique. Au total, le gouvernement Fillon (ou Sarkozy, je m’y perds !!!), compte supprimer 35.000 postes dans la fonction publique, la moitié est composée d’enseignants.
Aujourd’hui, pam, ça tombe : 17.000 postes vont être supprimés dans l’Education Nationale, soit plus d’une centaine par département, du jamais vu !!
Pour rendre possible ses objectifs de suppression de postes, le gouvernement souhaite « revoir l’offre éducative » !! Précisons : cela passerait par la diminution des horaires des élèves et la promotion de la bivalence des enseignants (prof de deux matières à la fois).
C’est étrange comme façon de lutter contre le chômage, non ? Et puis, cela va aider nos enfants à recevoir une bonne, une solide éducation dans des conditions formidables… C’est cela le libéralisme ultra… Je suis atterré. C’est ignoble pour les enseignants qui vont se retrouver surchargés de travail, pour les élèves qui vont se retrouver avec moins d’heures d’enseignement, pour l’ensemble du personnel éducatif… Pour notre société même qui pour se construire, pour progresser a BESOIN d’un système éducatif à qui l’on donne les moyens de transmettre correctement les connaissances nécessaires au développement de chaque individu (et individualité), sans qui la vie en commun peut se révéler terriblement problématique.
J’ai entendu l’autre jour à la radio que les syndicats enseignants – entre autres – réfléchissaient aux possibilités d’une large mobilisation à l’automne… Je les soutiens d’ors et déjà sans réserve.
Si ce n’était pas préoccupant ce serait presque amusant de voir comment se concilient les différentes annonces gouvernementales : suppression massive de postes et hop, en paquet cadeau, la possibilité d’une obligation de service minimum, en cas de grève, même dans l’Education Nationale ! Le gouvernement chercherait à museler la population, à monter les uns contre les autres qu’il ne s’y prendrait pas autrement…
Je ne voudrais pas être trop long, je vous laisse donc à la lecture d’une actualité pour le moins déconcertante et inquiétante et je reviendrai dans les prochains jours sur ce sujet qui me tient à cœur.