Il y a eu « l’affaire du tuyau » qui imaginait de faire venir de l’eau du Rhône jusque dans les Pyrénées-Orientales – voire jusqu’à Barcelone – avec une installation prévoyant un tuyau de 5 mètres de diamètre, affaire qui n’était absolument pas acceptable en l’état, en particulier au regard de la situation des agriculteurs de notre territoire qui se serait retrouvé en concurrence déloyale vis-à-vis des agriculteurs de l’autre côté de la frontière. Ce projet a donc fini, si je puis dire, par « tomber à l’eau »…
Il y a environ trois semaines, Georges Frêche, Président de la Région LR, a donné une conférence de presse à l’occasion du transfert de BRL de l’Etat à la Région. A cette occasion, il a évoqué la possibilité de faire venir de l’eau du Rhône jusqu’à Narbonne, via une artère littorale. Le projet est complètement différent du précédent, beaucoup plus discret et moins coûteux. Dans ce cadre, la question de savoir s’il serait nécessaire d’envisager une extension jusqu’aux Pyrénées-Orientales se pose. Contrairement à d’autres départements de notre région, nous ne sommes pas aujourd’hui en manque d’eau. Nous n’avons donc pas besoin de l’eau du Rhône. Vous le savez sans doute, notre territoire a la chance d’être doté par Dame Nature de ressources aquifères conséquentes dont nous prenons grand soin, entre autres au travers d’actions visant à rénover et optimiser les réseaux d’eau (cette action est menée dans toutes les communes du département et largement financée par le Conseil Général).
Nous consommons aujourd’hui 43 millions de mètres cube d'eau par an et nous pouvons porter nos ressources en eau jusqu’à 12 millions de mètres cube supplémentaires. Sur les 20 prochaines années, nous aurons besoin de 10 millions de mères cube en plus, ce qui nous en laisse 2 de marge… Nous avons donc de quoi faire face, dans le domaine de l’eau, aux vingt prochaines années, incluant la question de l’augmentation du nombre de nos habitants.
Néanmoins, et c’est mon rôle de Président du Conseil Général, il ne faut fermer aucune porte et envisager toutes les éventualités possibles pour le futur. C’est pourquoi, je ne suis pas hostile à l’idée d’un éventuel raccordement de cette artère si nous devions nous retrouver dans une configuration d’évolution notable de manque d’eau pour les Pyrénées-Orientales.