Petit historique : À la suite des chocs pétroliers de 1973,1974 et 1979, l’énergie solaire est apparue comme l’une des solutions énergétiques alternatives pouvant participer à une plus grande indépendance de la France et de son économie aux importations de pétrole.
En 1979, le Conseil Général des Pyrénées-Orientales, acquiert des terrains sur la commune de Targasonne, et conclut un bail emphytéotique avec Electricité De France (EDF) pour la construction d’une centrale électro-solaire, « Thémis », faisant partie intégrante d’un vaste programme de diversification du panier énergétique national. La construction de cette centrale débute en 1981 ; opérationnelle en 1983, elle emploie 48 personnes. Elle constitue alors une véritable référence internationale en matière de conversion de l’énergie solaire en électricité. Les technologies, et leurs applications, développées à Thémis seront d’ailleurs reprises avec succès à l’étranger, notamment en Espagne et aux Etats-Unis.
Malheureusement, dès 1986 et après trois années de fonctionnement seulement, EDF décide de mettre fin à son programme de recherche expérimentale sur Thémis, argumentant d’un coût trop élevé de revient du kWh produit. Thémis ferme donc et le Conseil Général, propriétaire du site, recherche alors des solutions de remise en valeur des installations de la centrale électro-solaire. Dans la même période, EDF préfère la voie du nucléaire…
Dans un premier temps, de 1987 à 2004, le site de Thémis est mis à disposition du laboratoire CNRS IN2P3, qui y mène des recherches sur l’astrophysique des particules, et plus précisément la détection du rayonnement gamma produit la nuit par les étoiles. À partir de 2004, le CNRS cesse toute son activité sur Thémis. Afin d’envisager les différentes possibilités de revalorisation du site départemental Thémis, le Conseil Général décide, par délibération du 24 février 2003, de lancer deux études permettant de rendre à la centrale Thémis son usage premier : produire de l’électricité. C’est de cette ambition qu’est né, en 2004, le programme de reconversion de Thémis qui vise à en faire l’un des 1ers sites européens de valorisation solaire multitechnologique.
Depuis le mois d’octobre dernier, près de vingt ans après l’arrêt de son exploitation, la centrale solaire Thémis recommence à produire de l’électricité. Et dans le contexte pétrolier actuel, on ne peut que se féliciter de la remise en fonction de la centrale. Il y a quelques jours, j’ai invité le Préfet de Région, Cyrille Schott, à visiter la centrale et il a très justement rappelé qu’en 2003, lorsque j’ai pris la décision de relancer Thémis, avec l’équipe du Conseil Général, l’idée n’était pas si évidente que cela ! Le programme de reconversion des installations de Thémis est ambitieux et a un double objectif : faire du site un outil de production d’électricité mais aussi de recherches et développement dans le domaine de l’énergie solaire concentrée.
Propriétaire du site, le Conseil Général est bien évidemment un opérateur prépondérant de cette reconversion. A ce titre, nous assurons la maîtrise d’ouvrage des travaux de remise en état et d’équipements mutualisés qui soutiennent la mise en oeuvre, notamment, de trois projets industriels et scientifiques en cours de développement. J’ajouterai que je compte beaucoup sur l’appui de ce partenaire de tous les jours qu’est la Région Languedoc-Roussillon – et Georges Frêche, son Président – qui me suit sur cela.
Nous venons de créer une filière avec Thémis : de la recherche à la production d’électricité et de procédés… Oui, il y aura une pépinière d’entreprises dans les 100 hectares autour de cette centrale solaire pour tous ceux que cela intéresse ; pour ceux que la RN116 rebute, nous avons la capacité de les accueillir sur 15 hectares dédiés à ce secteur à l’Espace Entreprises Méditerranée de Rivesaltes.
Je suis très fier d’avoir initié cette renaissance et je remercie bien évidemment tout ceux qui, d’une façon ou d’une autre, y contribuent.