Comme chaque année, c’est à Millas que s’est déroulée le week-end dernier notre traditionnelle Fête de la Rose. Un rendez-vous, vous le savez, auquel je suis très attaché et qui marque la rentrée politique du PS dans notre département. Un rendez-vous que nous avions décidé, Jacques Cresta et moi, de programmer cette fois-ci le samedi soir et non pas le dimanche midi. Une nouvelle formule donc, pour une édition 2009 hautement symbolique puisque nous célébrons en ce mois de septembre le 150e anniversaire de la naissance de Jean Jaurès.
Avant de prendre la parole devant les 450 personnes présentes, j’ai tenu à rendre hommage à mon ami Henri Demay, Conseiller Général du canton de Vinça et maire d’Ille-sur-Têt décédé à la fin de l’été. Henri laisse aujourd’hui un vide immense sur son territoire, au sein de la majorité du Conseil Général et dans notre fédération. Henri est parti mais plus que jamais, en son nom et en celui de ceux qui restent, nous devons poursuivre notre combat.
Ce combat revêt à mon sens plusieurs dimensions et j’ai mis l’accent sur trois points lors de mon discours :
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Un contexte national ultra-libéral
Alors que tout va à l’encontre du peuple et de ceux qui souffrent depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, j’ai repris cette citation de Victor Hugo qui me semble tristement d’actualité : « C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches ». Taxe carbone injuste, forfait hospitalier annoncé à la hausse, nouvel emprunt national que nous financerons demain avec nos impôts… Les dernières annonces du gouvernement répondent toutes à la même règle : mettre en difficulté les populations déjà les plus fragiles pour faire plaisir aux plus aisées.
Dans la même lignée, j’ai également dénoncé la loi Bachelot sur l’hôpital, la suppression des postes d’enseignants et la privatisation de La Poste car ces trois réformes illustrent bien la casse de notre service public.
Pour faire oublier tout cela, on ne nous parle que la grippe A, cette grippe A dont tous les médias font leurs gros titres alors que la crise que traverse notre pays touche chaque jour un peu plus de Français.
C’est en fonction de cette nouvelle donne que le PS doit désormais construire sa stratégie d’opposition et je me félicite que le sursaut de la vraie rénovation soit intervenu à La Rochelle. La feuille de route qu’a délivrée Martine Aubry est claire et même le débat sur les primaires qui nous polluait tant est aujourd’hui tranché.
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Gare aux menaces qui planent sur nos échelons locaux
Alors que beaucoup de Français n’ont plus la force de résister, les menaces qui planent sur leurs plus proches élus sont grandes. Après avoir organisé l’étranglement financier des collectivités territoriales, le gouvernement tente à présent de diviser le nombre d’élus locaux par deux. Certes, on nous parle d’un calendrier repoussé mais le danger est bel et bien là : la réforme portée par Brice Hortefeux vise à fragiliser les collectivités et à mettre en place un mode de scrutin –uninominal à un tour – qui a toujours été favorable à la droite et qui nie les diverses expressions à gauche.
Le sujet mérite que l’on reste vigilant car à l’heure où l’Etat se désengage de ses responsabilités, ce sont nos collectivités territoriales qui constituent le dernier rempart face à la crise. Vous le constatez chaque jour au travers de la politique que mène le Conseil Général : alors que nos moyens financiers ont été réduits par l’Etat, nous réussissons pour l’heure à maintenir notre niveau d’investissement. Avec l’équipe formidable qui m’entoure, nous nous sommes fixé un seul mot d’ordre, agir pour votre pouvoir d’achat. Je ne citerai ici que deux mesures emblématiques, la mise en place du bus à 1 euro, dont je vous ai déjà parlé, et le lancement, en cette rentrée scolaire, du « chèque restauration solidarité » dans les collèges afin de soutenir les familles dont les enfants ne déjeunent pas tous les midis.
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Un seul choix possible pour les régionales
Le dernier point que j’ai abordé et sur lequel j’insisterai encore dans les jours à venir est capital. Capital car l’avenir de notre région Languedoc-Roussillon en dépend. Capital parce que, ne jouons pas sur les mots, une grosse arnaque se prépare, certains voulant faire croire que l’on peut se passer de Georges Frêche.
Alors que les régionales se dérouleront en mars 2010, le vote de désignation du premier des socialistes aura lieu le 1er octobre prochain. Partout en France, ce sont les Présidents sortants qui brigueront ce poste mais pas chez nous puisque Georges Frêche a été injustement exclu du PS. Vous le savez, j’ai été l’un des premiers à dénoncer cette exclusion, la jugeant disproportionnée car seulement basée sur des déclarations que la justice n’a d’ailleurs pas condamnées.
Comme je l’avais écrit en mars à François Hollande (lire ci-dessous), j’ai expliqué mercredi dernier à Martine Aubry que cette exclusion mettait gravement en danger l’avenir de notre région. Ne pouvant prendre le risque de créer une nouvelle polémique, notre Première secrétaire est dans l’impossibilité d’autoriser Georges Frêche à se présenter au vote de désignation et c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de mettre en avant depuis bien longtemps Alain Bertrand, seul candidat de l’unité entre les fédérations de la région. Assumant totalement son rôle d’ « homme de paille », le maire de Mende a été sans équivoque : une fois désigné, il laissera la tête de liste régionale à Georges Frêche. Martine Aubry en a elle-même convenu, si la majorité des socialistes locaux sont d’accord pour se ranger derrière Georges Frêche, alors le PS le soutiendra.
Mais depuis quelques semaines, l'Audois Eric Andrieu a décidé de semer le trouble et de présenter lui aussi au poste de premier des socialistes. Si lui aussi a déclaré vouloir se ranger derrière Georges Frêche, il entend cependant fixer certaines conditions à notre Président sortant. Ne lui fait-il donc pas confiance ?! Cette candidature d’Eric Andrieu n’est rien d’autre qu’un nouvel acte qui trahit la logique de voir Georges Frêche tête de liste. Eric Andrieu n’a aucun argument politique et il prépare dès aujourd’hui l’échéance de 2014 et la succession de Frêche. Le risque est grand, puisqu’il pourrait ainsi favoriser la droite.
Voter pour l’un ou pour l’autre des candidats n’aura donc pas du tout les mêmes incidences. Un journaliste de Midi-Libre a assez bien résumé la situation en écrivant le 11 septembre dernier qu’Eric Andrieu a ouvert un front entre les pro et les anti-Frêche. Or nous le savons tous et les sondages le prouvent, seul Georges Frêche peut garder la Région à gauche et c’est la raison pour laquelle nous devons désigner Alain Bertrand le plus largement possible. Le choix est simple mais je ne voudrais pas qu’à cause d’une méconnaissance des enjeux, certains fassent une erreur énorme. Alain Bertrand sera à Perpignan ce 17 septembre et je vais par ailleurs écrire une lettre à tous les militants. Que chacun se mobilise afin que la loyauté paie et que notre Région reste à gauche ! Voter Bertrand-Frêche, c’est aussi voter Bourquin-Frêche.
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