Je voudrais un instant revenir sur le débat concernant le changement de statut annoncé de La Poste. Et pour deux raisons.
Alors que plus de deux millions de Français - dont moi-même - ont participé à la votation citoyenne organisée par le Comité national contre la privatisation de l'entreprise, le gouvernement et les députés de la majorité n'ont de cesse de dénigrer ce vote qui a pourtant dépassé les clivages politiques. Dans le même temps, on essaie à nouveau de nous faire croire que La Poste restera à 100 % publique. Je ne sais pas si vous les avez vues mais le ministère de l'Economie a même fait passer des publicités pleine page dans les journaux pour nous faire croire à une simple "modernisation" de ce service public auquel les Français sont très attachés. N'oublions pas qu'il n'y a pas si longtemps que ça, Nicolas Sarkozy avait promis de ne pas privatiser Gaz de France. On voit ce que ça a donné...
Autre élément à prendre en compte, les arguments avancés par certains lieutenants du président de la République, qui affirment que de toute manière, il faut changer de statut à cause des directives européennes. Là est sans doute le plus gros mensonge qu'on veut nous faire avaler car si l'on se penche attentivement sur ces fameuses directives de l'UE, que constate-t-on ? Qu'effectivement, elles ouvrent les services postaux à la concurrence. Mais elles n'imposent en aucun cas un statut particulier aux opérateurs, pour la simple et bonne raison que l'Europe n'a aucune compétence en matière de régime de propriété !
Au final, rien n'oblige donc à faire de La Poste une société anonyme. Se réfugier derrière la règlementation européenne est un faux argument. Casser La Poste, c'est l'UMP qui le veut. Luttons pour qu'elle garde un statut public parce qu'elle fait du service public.
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