Depuis plusieurs années, le Conseil Général que je préside a fait de l'accès la culture l'une de ses priorités. "La culture pour tous toute l'année", tel est le slogan qui fédère l'ensemble des actions que nous menons. Un slogan qui repose sur des principes fondamentaux et qui sont au coeur de l'organisation du festival Eté 66, dont la troisième édition démarrera le 22 juin prochain.
Les médias ont commencé à en parler, 42 soirées sont prévues cette année, avec toujours au programme de la musique, toutes les musiques d'ailleurs, mais aussi du théâtre, des expos et même de la danse.
Depuis ses débuts, ce festival Eté 66 repose sur la gratuité ou la semi gratuité des spectacles proposés. 5 ou 10 euros maxi, c'est le tarif qui est proposé pour voir des concerts qui se proposent ailleurs, pas très loin du Palais des Rois de Majorque, trois ou quatre fois plus chers. Ce principe de gratuité, nous l'appliquons aussi pour les moyens et les installations que nous mettons à la disposition des organisateurs des différents spectacles. Le Palais des Rois de Majorque, le Château royal de Collioure ou le prieuré de Serrabonne, oui, nous les mettons gratuitement à la disposition de nos partenaires. Car la majorité que je préside considère qu'en payant des impôts, nos concitoyens paient aussi des équipements. Je mets en avant ma majorité car cette question de la gratuité des installations crée des oppositions et l'UMP qui siège au Conseil Général a encore récemment manifesté son opposition à un tel principe. Pas très glorieux je trouve (d'autant qu'ils ont la même logique à la Ville de Perpignan pour les associations...)
L'an dernier, l'édition 2009 d'Eté 66 a attiré 30 000 spectateurs. Un joli succès que nous avons bien l'intention de renforcer, en travaillant toujours plus sur la programmation et le nombre de soirées proposées. Pour y arriver, nous accordons notre confiance à des acteurs locaux du monde culturel car là encore, nous estimons que c'est le rôle d'une collectivité publique qui gère un territoire. C'est d'ailleurs pour la même raison que nous faisons chaque année en sorte que le gros d'Eté 66 se déroule en juillet, au moment où tous les touristes ne sont pas encore arrivés. Ce festival, il est en effet d'abord destiné aux habitants du département et les chiffres de fréquentation nous confortent dans cette idée : 75 % des spectateurs sont des habitants des P.-O.
Je l'ai évoqué en présentant l'édition 2010 d'Eté 66 aux médias, la réforme des collectivités territoriales que prépare le gouvernement ne sera pas sans effet sur l'action culturelle, sportive et associative. On veut cantonner les conseils généraux et régionaux à seulement certaines compétences et 90 % de initiatives culturelles qu'ils financent pourraient disparaître... Des maires qui étaient présents à la conférence de presse ont aussi fait part de leurs inquiétudes car, sans aide des Conseils Généraux, eux non plus ne pourront plus faire grand-chose... Autant de perspectives désastreuses sur lesquelles j'aurai l'occasion de revenir prochainement.