Christian Bourquin

Souvenirs de la Trobada

 
C'était il y a tout juste une semaine et je voulais vous faire partager ces photos que l'on m'a envoyées il y a quelques jours. Le week-end dernier, j'ai participé comme tous les ans à la Trobada del Canigó. Le samedi comme le dimanche, je suis monté jusqu'au sommet de notre montagne sacrée et les photos en attestent, il n'y faisait pas bien chaud ! De mémoire, la dernière fois que j'avais eu aussi froid à telle époque remonte à 1999... Drôle de météo que celle que nous avons eu ces dernières semaines !

Pourquoi le PS, ici, a largement voté "non"

Ce 24 juin, les militants socialistes étaient appelés à se prononcer dans leur section sur le projet de rénovation présenté par la direction du parti. Dans les Pyrénées-Orientales, on a comptabilisé 61 % de "non", 31 % de "oui" et 8 % d'abstention.

Que faut-il voir dans ce résultat ? Une désapprobation claire des propositions faites par la direction du PS et notamment celles concernant l'organisation de primaires à l'automne 2011. Je voudrais ici m'attader sur ce dernier point car il est essentiel dans le projet qui était soumis aux militants et je fais partie de ceux qui pensent qu'il comporte un double danger. Danger pour l'avenir du PS et danger pour la présidentielle de 2012. Rédigé par un éminent socialiste, un document qui a circulé cette semaine expose assez bien des arguments avec lesquels je suis entièrement d'accord. En voici les principaux :

• En proposant des primaires socialistes ouvertes, la direction du PS remet en cause le premier vote des militants qui, en octobre 2009, s'étaient déclarés majoritairement favorables à l'organisation d'un scrutin visant à départager des candidats issus des différentes familles de gauche et non du seul PS. Il ne s'agit donc plus de créer une mobilisation citoyenne autour de ces primaires mais de déposséder les adhérents du parti du choix de celle ou de celui qui les représentera en vue de 2012.

• Si la direction du PS entend donc faire voter tous ceux qui veulent soutenir le candidat socialiste, le programme et le projet, eux, ne seront arrêtés que par les militants PS, via une convention extraordinaire du parti. C'est totalement illogique et le candidat retenu pourra faire valoir que ses positions ont été validées par bien plus de votants que les militants du PS. On conforte ainsi la présidentialisation de la vie interne du PS et il aurait mieux valu ouvrir un grand débat avec des militants associatifs et syndicaux sur des choix programmatiques plutôt que de s'en tenir au seul choix du candidat à la présidentielle.

• Il est prévu que le candidat choisi pourra prendre ses distances avec certains points du projet en présentant ses propres positions. Cela équivaut tout bonnement à remettre en cause la ligne du PS et son unité. Certains socialistes prennent en exemple les primaires qui sont organisées aux Etats-Unis ou en Italie mais ils oublient que dans ces pays, les clivages gauche-droite sont limités et il n'y a pas ou plus de parti socialiste.

• Enfin, le déroulement même du scrutin peut amener son lot de mauvaises surprises car bien des dérives sont possibles à partir du moment où l'on n'exige des votants que le paiement symbolique d'une somme d'un euro et la signature d'une vague déclaration de principe engageant à soutenir les valeurs de la gauche. Un sondage CSA publié par le Parisien le 4 juin dernier révèle ainsi que 20 à 25 % d'électeurs de droite et même 30 % d'électeurs d'extrême-droite participeraient à la désignation du candidat PS. Ce candidat pourrait être élu contre la volonté de l'électorat de gauche !

Délicieuse plongée...

Vous le savez, je me suis mis à la plongée il y a tout juste un an. Avec le retour des beaux jours, j'essaie d'en profiter dès que mon agenda le permet. A 8h30 ce matin, j'ai enfilé mon masque et mes palmes au large de Cerbère, tout près des ilôts Canadell. L'eau était à 17°C en surface, je suis descendu sur 20 mètres et j'ai pu apercevoir une branche de corail rouge avec ses polypes blanc ! Un moment magique, qui m'a permis d'emmagasiner de l'énergie pour une longue journée de travail !!!

Asphyxie des Conseils Généraux : une audience demandée au Président de la République

Alors que la situation financière des Départements ne cesse de se dégrader, une réunion au sommet des présidents de Conseils Généraux de gauche avait lieu il y a deux jours en Seine-Saint-Denis. Au cours de ce rendez-vous, une lettre ouverte au Président de la République a été rédigée pour lui demander un rendez-vous afin d'envisager des solutions concertées. Je vous livre ce courrier, en étant l'un des 58 signataires :

Téléchargement Lettre ouverte des Présidents de CG de gauche

Parce que la mémoire de notre département a tout à y gagner

Notre département ne fait pas exception à la règle, la vie politique y est faite de rendez-vous majeurs, de destins croisés mais aussi de personnalités. Ancien journaliste à Midi Libre, Luc Malepeyre a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure littéraire en se penchant justement sur ces destins d'hommes et de femmes qui ont, à un moment donné de leur carrière, occupé toute ou partie de la scène publique locale. Il inaugure ainsi une nouvelle collection intitulée "66, confessions initmes de gens d'ici" avec un premier ouvrage consacrée à Monique Grinard. Conseillère générale RPR de la Côte Radieuse de 1982 à 1994, cette élue a eu un parcours politique pour le moins atypique. "Entre Zeus et la mante religieuse", écrit Luc Malepeyre, reprenant les termes de caciques de la chiraquie roussillonnaise et qui désignaient ainsi deux anciens maires de Saint-Cyprien et Canet. Deux édiles qui ne pouvaient coexister sur l'échiquier départemental avec Monique Grinard et qui auront conclu un pacte jusqu'à sa défaite électorale. "Voici venu le temps des trahisons...", note le journaliste qui a confronté les témoignages et les articles de presse publiés à l'époque. Il a aussi passé de longues heures avec Monique Grinard, qui a accepté de se confier sans détour ni concession...

Je vous recommande la lecture de cette première biographie qui a été présentée hier soir à l'Hôtel du Département car le travail de Luc Malepeyre nous fait revivre un pan de notre histoire politique et la mémoire de notre département a tout à y gagner. Dans les mois à venir, l'auteur publiera les biographies d'autres personnalités politiques des P.-O, dont René Marquès, ancien Président du Conseil Général, et Jean Carrère, ex-maire d'Argelès. Je suis sûr qu'elles seront tout aussi passionnantes que celle de Monique Grinard !

Cette Méditerranée à laquelle nous avons trop longtemps tourné le dos

Depuis le début de la semaine, un numéro spécial de l'Accent Catalan, le magazine du Conseil Général, est distribué dans toutes les boîtes à lettres du département. A sa Une, une superbe photo aérienne sur laquelle ce détache ce titre : "Méditerranée – Notre mer". A l'intérieur, une quarantaine de pages abordant tour à tour l'histoire de notre façade littorale, ses atouts et ses fragilités, le tout ponctué de nombreux portraits d'hommes et de femmes qui font la richesse et la diversité de notre mer.

Ce numéro spécial aurait pu faire le double de pages tant il y a à dire. La Méditerranée résonne en effet pour tous les habitants de notre département comme l'un des piliers du patrimoine catalan. Un espace naturel qui est en fait un incroyable trésor et auquel on a trop longtemps tourné le dos. Notre façade maritime mérite toute notre attention et c'est aussi un potentiel de développement économique à saisir. Tant à offrir, à préserver et à construire, aussi. Vaste programme, me diez-vous, mais quel programme ! Il aura fallu attendre ces dix dernières années pour que notre Méditerranée retrouve enfin sa place au coeur de nos priorités.

Je vous en ai souvent parlé sur ce blog, c'est sous le signe de l'écologie républicaine que le Conseil Général mène une véritable politique maritime. Concrètement, cela signifie que nous entendons préserver nos richesses naturelles tout en développant nos atouts économiques. Cela passe, pêle-mêle, par le financement de stations d'épuration en amont des eaux de baignade en mer, la valorisation de certains sites comme celui de Paulilles ou encore l'accompagnement d'activités de loisirs sans oublier la construction d'un 3e quai dans le port de Port-Vendres, car les activités liées à la mer y font vivre 610 emplois de pêcheurs, de dockers et de jeunes.

Je l'ai écrit dans l'édito de l'Accent Catalan que je vous invite bien sûr à lire : les marins ont l'habitude de dire qu'il n'y a pas de bon vent pour celui qui n'a pas de cap. Sur tous nos projets, nous entendons arriver à bon port !

Education et économies : quel désastre !

C'était à la Une de l'Indépendant et tous les journaux s'en font l'écho depuis la semaine dernière : le ministère de l'Education nationale planche actuellement sur de nouvelles pistes pour continuer à supprimer des postes d'enseignants. Cette fois-ci, changement de tactique, le gouvernement a décidé de consulter les rectorats à qui revient donc la tâche ingrate de proposer des pistes d'économies dites "acceptables". Quelle manière de faire ! Ces méthodes sont sans précédent et je peux comprendre les responsables académiques qui ont divulgué un document interne qui devait rester confidentiel ! Car que nous apprend-il ? Que parmi les premières solutions prônées, il y a l'augmentation du nombre d'élèves par classe ! Selon le ministère, des études démontreraient que la diminution des effectifs n'a pas d'effets avérés sur les résultats scolaires. Où ont-ils donc été chercher de telles conclusions, la France est tout de même championne d'Europe des classes surchargées et les classements ne nous placent pas en aussi bonne position quand il s'agit de mesurer le niveau des élèves !

Autres pistes envisagées pour tenir l'objectif du non-remplacement d'un enseignant sur deux partant à la retraite, la généralisation du recours à des vacataires en cas de remplacement et la suppression progressive des Rased, ces professeurs spécialisés dans la lutte contre l'échec scolaire. N'oublions pas la baisse de la scolarisation des enfants de moins de trois ans et la réduction drastique du nombre d'intervenants extérieurs pour favoriser l'apprentissage des langues, voilà quelles sont les préconisations du ministère. Consternant, il n'y a pas d'autre mot. Si, révoltant. Car pour la première fois depuis des décennies, la réussite scolaire est totalement occultée au profit d'une seule logique comptable. Agir en matière d'éducation, c'est tout de même agir pour nos enfants et donc pour l'avenir de la France. Comment peut-on faire abstraction de tout cela ?

Ce qui se prépare au sein du ministère de l'Education nationale est d'autant plus inacceptable que le 12 mai dernier, la Cour des comptes a rendu un rapport accablant sur le système éducatif français. Notre école peine à traiter la question de l'échec scolaire et les objectifs que la loi lui assigne en termes d'égalité des chances ne sont plus remplis. Notre système éducatif va mal, personne n'est dupe, mais ce n'est pas en le démolissant et en rognant sur le corps enseignant que ça va s'arranger ! Depuis 2007, 60 000 postes de profs ont déjà été supprimés en France dont 600 dans les P.-O. Dans le même temps, Nicolas Sarkozy nous a offert plusieurs séquences grandiloquentes pour rappeler que la France a besoin d'élèves au niveau, bilingues quand ce n'est pas trilingues... Par l'intermédiaire de son ministre, le Président de la République ne propose pourtant rien d'autre qu'un statu quo en termes de réussite scolaire. Rarement la chasse aux économies aura été aussi dévastatrice...