Les journaux annoncent ce matin que je suis renvoyé en correctionnelle pour un délit présumé de "favoritisme". Sans vouloir pleurer sur mon sort, je dirais qu'il m'en faut de la force et du courage pour supporter ce qui m'est encore infligé ! Pardonnez-moi l'expression mais y en a marre de ces attaques perfides !
Mais que chacun soit rassuré, je reste debout. Et je vous invite à juger par vous-même des faits utilisés à mon encontre.
1. Ce qu'on me reprocherait :
Le choix d'une entreprise de communication pour travailler pour le Conseil général des Pyrénées-Orientales a-t-il été bien fait il y a 11 ans ? Cette question est centrale car la justice estime en effet que le choix n'a pas été bon, raison pour laquelle j'ai été mis en examen et que je serai bientôt jugé au tribunal ! Je viens d'apprendre la nouvelle et je trouve que la ficelle est un peu grosse. Pourquoi ? Parce que la justice n'envisage rien d'autre que de juger un Président de collectivité sur la qualité du travail de ses agents. Non, non, je ne délire pas, c'est bien de cela qu'il s'agit. Aussi ahurissant que ce soit.
2. Les faits :
La justice conduit depuis 11 ans des enquêtes pour établir ou rechercher une quelconque faute pénale de ma part. Cette justice décide désormais de me traduire devant un tribunal pour trancher la question : ai-je oui ou non fauté ? Une fois encore, je trouve la ficelle un peu grosse car durant toute la période qui nous sépare du procès à venir, où j'ai hâte de démontrer le ridicule de cette affaire, et bien l'opprobre va être jetée sur mon honneur, sur ma droiture et sur l'honnête comportement de toute ma vie. Oui, je trouve cela profondément injuste. Mais revenons aux faits et cette justice qui met donc en cause la procédure de choix d'une entreprise de communication pour un travail qui a bien été fait et qui n'est d'ailleurs contesté par personne. On a donc un travail fait et facturé au juste prix au au Conseil général. Là encore, les experts de l’enquête ne le contestent pas.
3. Mais où est alors le problème ?
C'est la procédure de choix de l'entreprise qui est en cause ! La justice m'en rend responsable alors que toute personne un peu sérieuse sait que la procédure administrative dont il est question appartient à l'administration territoriale (celle du Conseil général en l'occurrence). Or, cette administration a fait normalement son boulot et à ma connaissance, elle a respecté les règles en vigueur. Il y a suffisamment de gens diplômés dont c'est le métier de gérer tout cela : il y a des directeurs, des attachés, tous salariés du Conseil général... Il ne revient donc pas à l'élu, et donc à moi, de s'occuper de ces affaires administratives, je n'en ai pas les compétences d'ailleurs. Ni de près, ni de loin, je n'ai donc eu à organiser le travail administratif du choix de l'entreprise de communication. Ce type de boulot, c'est l'équivalent de 500 marchés par an pour le Conseil général des PO, auprès de 5 000 entreprises. C'est un métier que de lancer des démarches administratives pour choisir "par appel d'offres" ceux qui doivent exécuter des prestations attendues et d'ailleurs définies par des cahiers des charges. Ces prestations sont jugées et validées par des commissions désignées pour cela (commissions dans lesquelles je ne siège pas, je le précise). Et le tout est scrupuleusement contrôlé par les services de l'Etat.
4. L'accusation :
La justice voudrait faire croire que je suis l'acteur malveillant de tout le fonctionnement que je viens de décrire. Reconnaissez-le comme moi, c'est un procès politique dont il s'agit, qui n'a d'autres fins que de tenter de déstabiliser l'élu que je suis ! J'y suis habitué, me direz-vous ? Oui, en effet, cette nouvelle histoire vient après cette autre sinistre affaire dite du chèque au PS dans laquelle j'ai été poursuivi parce que j'avais donné 55 000 francs en 2001 au Parti socialiste. D'habitude, on est poursuivi si on prend de l'argent dans les caisses. Et bien à Perpignan, j'ai été poursuivi pour en avoir donné !
Aujourd'hui, les faits sont différents. On me cherche des ennuis parce qu'une entreprise a été choisie après appel d'offre réputé normal et conforme aux règlements pour travailler avec le Conseil général. Ce choix fait par la commission d'appel d'offres où siégeaient à l'époque 5 élus (1 PC, 2 PS, 2 UMP) l'a été hors de ma présence et à l'unanimité. Normal, car l’entreprise en question était de loin la moins chère de toutes celles qui ont répondu. D’ailleurs, les experts mandatés par la justice pour enquêter ont dit que tout était conforme aux bonnes pratiques.
5. Ma réaction :
Vous le constatez donc, je suis en retrait de toutes les procédures dont il est question dans cette affaire. Je n’y ai tout bonnement pas participé ! On ne peut donc pas me mettre, un temps soit peu, en cause. Mais la justice s’acharne, et sans détail… Et je vais plus loin : comment peut-on aussi suspecter les agents du Conseil général qui ont fait leur travail ? Il n’y a pas de faute administrative et c’est pour que cela que j’estime que c’est injuste de les traduire devant un tribunal. Je soutiens ces agents pour le travail fait car il est honnête et irréprochable, des expertises judiciaires le confirment. Ces agents sont donc injustement poursuivis eux aussi.
6. Mon travail :
En tant que Président du Conseil général, mon travail n’a jamais été d’élaborer des appels d’offres. Des salariés sont spécifiquement recrutés pour cela et ils exercent toutes leurs compétences en la matière.
En tant qu’élu, mon travail est de définir les objectifs à atteindre en fonction des engagements pris devant les électeurs. Le travail d’élu est également de faire approuver par l’Assemblée départementale la réalisation de ces engagements. En parallèle, le travail des 2 000 agents du Conseil général des PO est d’exercer leur métier, métier pour lequel ils ont été formés (parfois plus de cinq ans pour les directeurs), recruté et pour lequel ils sont de performants professionnels.
7. En conclusion :
On cherche à me nuire, vous l’avez compris à la lecture de ce qui précède, et être aussi lâchement attaqué est vraiment insupportable. La justice essaye de colorer les choses pour me traîner dans la boue, tenter de m’abattre et je ne peux que déplorer tout cela car ce n’est pas ma conception d’une République juste. Il en faut de la force et du courage pour endurer tout cela ! Mais j’en ai.