Il y a trois semaines encore, elles ne préoccupaient pas vraiment la presse nationale et encore moins la majorité de Nicolas Sarkozy qui avait délibérément choisi d'en faire un « petit » scrutin. Il aura fallu que le Front national profite du vide offert par l'UMP pour que les élections cantonales occupent le devant de la scène. Et de quelle manière, le parti présidentiel ayant enregistré à cette occasion un sérieux revers !
Je n'enfonce pas le clou car de nombreux observateurs politiques se sont chargés de le faire, analysant encore dans les journaux de cette semaine la déroute de l'UMP qui se déchire maintenant autour du débat sur la laïcité... La déconfiture de la droite ne doit cependant pas occulter les bons résultats de la gauche et notamment dans notre région. Je n'en suis pas peu fier car vous savez l'attachement que je leur porte mais les Pyrénées-Orientales se sont particulièrement distinguées. Avec trois cantons perdus par la droite, le département conforte son ancrage à gauche et il rejoint ainsi l'Aude, l'Hérault et le Gard. Je salue aussi le travail fait en Lozère où, peu de gens s'y attendaient, la gauche a ravi le canton de Châteauneuf-de-Randon.
Si l'on projette les résultats du scrutin en termes de rapport de sièges dans les assemblées départementales, il ressort que la gauche s'impose à près de 85 % dans l'Aude et l'Hérault alors que le Gard et les Pyrénées-Orientales n'ont pas à rougir avec près de 70 %.
Un autre calcul révèle que si on avait élu ces 20 et 27 mars les conseillers territoriaux de la réforme voulue par le gouvernement, les ¾ seraient de gauche en Languedoc-Roussillon, les 2/3 en cas de redécoupage électoral. Je n'en cautionne pas pour autant le changement annoncé pour 2014 : c'est une atteinte inacceptable au pouvoir local.
Alors que j'ai été l'un des premiers à appeler à un vote républicain au soir du premier tour (c'était à 20h30 sur le plateau de France 3), un dernier mot s'impose sur les résultats du FN et notamment la candidature de Louis Aliot à Perpignan qui est restée sans lendemain. Alors que le compagnon de Marine Le Pen a été l'élu de la presse nationale durant une semaine, il a été battu par la socialiste Toussainte Calabrèse qui devient donc l'élue du peuple pour trois ans ! A ce sujet aussi, une analyse approfondie des résultats du second tour démontre que les Pyrénées-Orientales ont particulièrement bien résisté à la poussée du FN, les votes exprimés en faveur de ce parti restant bloqués à hauteur de 20 % dans le département. C'est bien sûr encore trop et personne ne peut s'en féliciter.