Chacun le sait, s’abstenir lors d’une élection - ou d’un référendum – revient à ne pas participer à l’exercice du droit de suffrage lorsque l’on est inscrit (ou non) sur les listes électorales. L’expression de l’abstention électorale peut avoir plusieurs causes : le refus pur et simple de l’offre électorale ; la stricte neutralité envers les différents choix offerts ; un désintérêt pour le scrutin ou encore un manque d’information de l’électeur.
Il n’est pas inintéressant de constater que c’est souvent dans les pays où la démocratie est bien établie que l’on compte des taux d’abstentions élevés. Dans la plupart des pays qui ne connaissent pas d’élections démocratiques, les gens souhaiteraient ardemment pouvoir élire leurs représentants. C’est pourquoi, je rappellerai que, pour les élections politiques, en France, l’inscription sur les listes électorales est un DROIT ; elle est aussi, selon la Loi, automatique dès 18 ans. Certains pays européens - le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Italie, le Danemark, la Grèce, l’Autriche - pour ne citer qu’eux, ont rendu le vote obligatoire en instaurant une sanction financière en cas d’abstention. En arriver là dans notre pays serait reconnaître à l’argent un pouvoir que je déplore qu’il ait.
Je crois qu’il est possible de convaincre les personnes de l’importance de se rendre aux urnes, quelque soit la portée de l’élection, par des arguments simples faisant autant appel au cœur qu’à la raison.
Je passe de nombreuses heures sur le terrain à rencontrer, à discuter avec mes concitoyens. Certains me disent qu’ils ne votent plus ou qu’ils ne voteront pas aux prochaines élections. Des phrases reviennent dans leurs bouches, dans un souci de justification de leur choix : "La politique ? Oh, vous savez, moi, je n’y crois plus » ou « J’ai bien compris qu’aujourd’hui, je ne peux plus compter que sur moi-même » ou encore « J’ai la sensation que mon vote ne peut pas changer les choses."
Convaincu - et, je l’espère, convaincant ! - je leur fais invariablement la même réponse : «"Monsieur, ou Madame, ne pas voter, c’est abandonner son statut de citoyen et ce choix-là ne laisse alors plus d’autre droit que celui de se taire. Le droit de vote est le moyen d’expression le plus libre qui soit, le plus noble, celui-là même pour lequel des femmes et des hommes se sont battus, celui pour lequel certain(e)s même sont allé(e)s jusqu’à sacrifier leur vie. Il est de notre devoir d’honorer ce droit, votre droit, toutes les fois que nous en avons la possibilité."
Ces 9 et 16 mars ont lieu les élections Municipales et Cantonales (pour les cantons que l’on dit « renouvelables »). Un grand nombre de français sait que chaque élection est distincte des autres, même si, on ne peut le nier, elles sont liées entre elles. Elire un Président de la République ou un Député est un fait, national ; élire des conseillers généraux, régionaux ou des maires est un autre fait, local. Nos élus, qui mènent la politique du pays, ne peuvent arpenter les territoires comme le font en revanche nos élus locaux. Ce n’est pas un jugement, mais une constatation. Ils n’ont pas le temps et doivent conserver la majorité de leur énergie à faire des choix et prendre des décisions pour l’ensemble des habitants du pays dont ils ont la responsabilité politique. Les élus dits locaux, eux, non qu’ils aient moins de travail, mais le territoire étant plus réduit en surface, peuvent (doivent ?!) aller le plus souvent possible à la rencontre, physique, de leurs administrés. Ainsi, ils prennent le pouls des besoins, en temps réel, de celles et ceux qui les ont élus. Ces mêmes élus sont un formidable relais pour les élus dits nationaux, ils peuvent également être un véritable rempart – de chair et d’esprit - lorsque, en tant que citoyen, on ne partage pas la vision, la politique des élus nationaux en place.
Les élections des deux dimanche à venir sont l’occasion pour tout un chacun d’exprimer à nouveau ses idées, qu’elles aillent ou non dans le sens de la politique menée depuis maintenant un peu plus de huit mois par le Président Sarkozy… C’est la dernière occasion avant les quatre prochaines années de le faire.
Je souhaite ardemment faire entendre ce message à toutes les personnes en âge de prendre le chemin des urnes : ALLEZ VOTER ET FAITES VOTER, C’EST UN ACTE FORT ET NÉCESSAIRE.